Une utopie voué à l'échec

Easy Rider est un road movie réalisé par Dennis Hopper en 1969. Ce film montre l'aventure

de deux jeunes américain de Los Angeles voulant aller à un carnaval en Louisiane en moto.

L’un s'appelle Billy, il a les cheveux longs et est habillé comme un cow-boy, il pense être

libre mais est tout de même craintif vis à vis de cette liberté qu’il peut perdre très

rapidement. Son ami Wyatt nommé Capitaine America, il prône les couleurs de l’Amérique,

que ce soit sur sa moto ou sur son blouson. Il cherche durant son voyage un certain sens à

sa vie, il cherche une liberté mais se trouve plus réticent à l’idée qu’il est libre que son

acolyte Billy.

Mais ce film ne nous montre pas une définition de la liberté aux Etats-Unis, au contraire, le

réalisateur Dennis Hopper cherche à critiquer les Etats-Unis et plus précisément l’utopie

américaine. C’est pourquoi nous répondrons à la question suivante : En vous appuyant sur

des scènes du film, montrez que, selon Dennis Hopper, l'utopie américaine était vouée à

l'échec.

Pour commencer il est important de définir ce qu’est l’utopie américaine. Pour beaucoup,

l'utopie américaine est un monde où règne la liberté. Cette utopie semble donc être une

chose commune à la société américaine. Pourtant, durant tout leur voyage, Billy et Wyatt

vont découvrir que les américains sont bien différents entre eux. Le film parle de l’illusion de

la liberté et des différences entre les américains entre l'ancien et le nouveau monde.

En effet, nos deux hommes sont des motards venant de la ville, ils sont l’incarnation parfaite

du “sex, drogue and rock'n' roll” . Mais très vite, lors de leur premier arrêt dans une ferme,

on observe une différence, une scène montre Billy et Wyatt s’occuper de leurs motos dans

une écurie tandis qu’au premier plan le fermier s’occupe d’un cheval. Cela montre bel et

bien les différences entre deux peuples venant pourtant du même pays.C’est une rencontre

entre deux générations différentes. Juste après, vient la scène du dîner ou Billy et Wyatt ne

pensent pas à prier avant de commencer à manger. Ces deux scènes montrent déjà les

nombreux problèmes de l’utopie américaine. Comment est-il possible d’avoir une utopie

commune quand les peuples sont si différents ? Durant ce dîner, Wyatt parle avec le fermier

et le complimente sur sa façon de vivre “Vous faites ce que vous voulez, quand vous voulez,

c’est ça être libre”. Cette phrase est d’une importance capitale, durant tout le film, alors que

Billy et Wyatt pensent être plus ou moins libre des éléments, des obstacles vont venir

montrer qu’ils ne le sont pas totalement.

Par la suite, Billy et Capitaine America vont prendre en stop un hippie, lorsqu’il s’arrête pour

faire le plein de réservoir, Billy semble craintif à l’idée que ce soit l’hippie qui remplisse le

réservoir car la moto est le seul moyen pour Billy d’être “libre” c’est cette moto qui lui permet

de “faire ce qu’il veut, quand il veut”. Ici, l’utopie ne tient qu’en un plein d’essence, si le

réservoir se vide, la liberté ne peut pas exister. Peu de temps après, nos trois personnages

s'arrêtent dormir dans la nature à côté d’un feu de bois. L’hippie explique pourquoi il a

décidé de quitter la ville, pour lui, toutes les villes sont les mêmes, mais le plus important

dans cette discussion est la façon dont les Etats-Unis est un immense pays. “Il nous faut 8

jours [...]” Les Etats-Unis est un pays si immense, que chaque coin visiter serait comme

visiter une autre civilisation.

Capitaine America poursuit la discussion avec une question “T’as déjà eu envie de devenir

quelqu’un d’autre ?” Le Hippie lui dit qu’il souhaite être un canard mais Wyatt lui répond que

lui n’a pas envie d’être quelqu’un d’autre. Pourtant il ne semble pas non plus épanoui dans

cette vie. Le voyage qu’entreprend Wyatt est donc comme un voyage intérieur, l’objectif de

ce voyage est de se trouver en lui une liberté. Une fois arrivé chez les Hippies, tandis que

Billy semble en terre inconnue, Wyatt lui est conquis par cette façon de vivre. Comme un

peu avec le fermier, cette culture de la terre représente pour lui un bon moyen de trouver en

lui la liberté. mais contraint de devoir partir Billy et Captain america poursuivent leur chemin.

Ensuite, ils arrivent dans une ville du Texas décrite il y a peu de temps par le hippie comme

un lieu sans intérêt identique partout. Nos deux personnages roulent au milieu d’une fanfare

et terminent en cellule. Cette scène montre bien le peu de liberté que les américains ont

quand ils sont sous l’autorité. C’est dans cette cellule qu’ils font la rencontre de George

Hanson, un avocat dans les libertés civiques, le fait qu’il soit en cellule appuie énormément

le fait que la liberté est une illusion. C’est avec cette rencontre que le destin de Billy et Wyatt

va vraiment se dessiner. George va sans cesse leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas

sortir vivant d’ici, il explique que lui-même a essayé de passer la frontière 6 fois mais qu’il

n’a jamais réussi. Au Texas, Billy et Capitaine America ne sont pas bien vu en raison de leur

culture, de leur coupe de cheveux et leur manière de penser. Mais George décide de tout de

même suivre Billy et Wyatt connaissant pourtant son triste destin juste pour pouvoir, le

temps d’un instant, se sentir libre. La scène de la moto avec la musique “I want to be a bird”

fait directement allusion à la liberté et à la question posée avant dans le film “Tu as déjà

envie d’être quelqu’un d’autre ?”.

Par la suite, les trois hommes arrivent dans un restaurant au Texas et sont vus comme des

autochtones par les texans, un peu comme des extraterrestres comme en ont parlé George

et Billy la nuit passée. La scène du restaurant est donc très importante car elle montre bien

les différences entre la nouvelle et l'ancienne génération. Ils ne sont pas les bienvenus et

cela renvoie à la phrase de Wyatt au début du film “vous faites ce que vous voulez, quand

vous voulez, c’est ça être libre”. Ils ne sont pas libres car ils ne peuvent pas faire ce qu’ils

veulent n’importe où. George va à nouveau les avertirs “Ce n’est pas de vous qu’ils ont peur,

c’est de ce que tout ça représente pour eux [...] Ce que vous représentez pour eux c’est la

liberté, [..] mais en parler et être libre ce sont deux choses différentes [...] C’est très très dur

d’être libre quand on est un produit acheté et revendu au marché [...] N’essaie pas de leur

apprendre qu’ils ne sont pas libre parce qu’ils se mettraient immédiatement à assassiner

pour te prouver seulement qu’ils savent ce que c’est” Tout cela montre bien que la liberté est

une chose que tout le monde cherche à avoir mais que certaines personnes sont là pour t’en

priver. Cette confrontation entre la nouvelle et l’ancienne génération ne peut pas fonctionner

dans l’utopie américaine, ce n’est pas compatible.

Ensuite, George se fait tuer par les texans comme il l'avait prédit mais Billy et Wyatt s’en

sortent, ils décident de poursuivre leur chemin mais Wyatt annonce à Billy qu’ils sont perdus

“Tu sais Billy, on s’est paumé”. En effet, ils sont perdus, mais non pas perdus sur la route,

non ils sont perdus intérieurement, Wyatt qui a entrepris un voyage intérieur pour trouver la

liberté comprend que la liberté n’est qu’une illusion et que des contraintes s’appliquent

partout. Billy lui, différent de Wyatt, ne comprend toujours pas qu’il n’a jamais été réellement

libre. Ils décident de continuer leurs chemins malgré être “perdus”. Mais comme leur avait dit

George, des texans décident de tuer Billy et Wyatt alors qu’ils roulaient sur leur moto. Alors

que la moto est leur symbole de liberté, ils finissent par mourir sur leurs motos non pas

comme un symbole de mort en étant libre mais comme morts en étant perdus dans un

monde où l’utopie américaine n’est pas possible en raison des très fortes différences entre

nouvelle et ancienne génération montrées dans tout le film.