sur la route

Easy rider est un film mythique, emblématique d'une génération libertaire qui a eu bien du mal à promouvoir ses valeurs spirituelles dans une Amérique corsetée et matérialiste. Pourtant, ces deux motards sont montrés, arpentant les grands espaces et rêvant de liberté, comme les successeurs des pionniers et cow-boys, dans un montage alterné entre un pneu à réparer et un sabot à referrer. Bien sûr, ils incarnent en fait l'inverse de l'esprit pionnier : argent facile et paresse, mais partageant cette aspiration à fuir la civilisation pour les grands espaces. Héritiers ou non d'une tradition américaine, ils vont rencontrer la haine, l'ostracisme et la violence. Egalement des hippies, qui partagent avec eux certaines valeurs. Jack Nicholson, qui interprète avec bonheur un avocat malheureux et alcoolique, se joindra à eux.

Finalement, Easy rider, ce sont surtout des images de moto dans des paysages magnifiques, et des séquences de feu de bois, la nuit, puisque personne ne semble vouloir héberger nos deux héros, à moins que ce ne soit en cellule.

Actuellement, alors que l'Amérique semble plus clivée que jamais, Easy rider n'a rien perdu de sa pertinence. La haine est toujours là, tenace.