Ni repris, ni échangé, ni remboursé !
Quand on a pas d'idées, et que l'on a pas envie de payer les droits pour faire un remake, on pompe une histoire utilisée des centaines de fois (ici l'échange de corps), quitte à passer pour des cons parce que Rob Schneider l'a déjà fait dix ans plus tôt. Et puis comme la mode est au style Very Bad Trip, baignant dans le jus de gras, on y va à fond dans le cul, le pot et l'alcool, avec comme leitmotiv « more ! more ! more ! ». Malheureusement ce que l'on a au final c'est surtout du « less ! less ! less ! » morale (ailleurs l'herbe n'est pas plus verte) et juste un étalage beaucoup trop long de farces qui marchent de temps en temps, mais finissent par être rébarbatives, s'enfonçant toujours plus loin dans les situations vulgaires sans jamais chercher à creuser le texte pour faire autre chose que du gag de situation. Ça devient vite lourdingue, surtout quand on voit le casting proposé, globalement correct, avec un Jason Bateman qui savait faire rigoler dans Extract, une Leslie Mann qui était rayonnante dans Funny People, et puis un Ryan Reynolds qui s'est perdu en chemin depuis Adventureland, et sans oublier Olivia Wilde, nouvelle icône du sexe servie à tous les sauces et que tous les hommes rêveraient de faire trôner au sommet de leur pénis.
Bref, Échange standard vient s'inscrire parmi la longue liste de comédies grasses dont les Etats-Unis nous font l'honneur depuis quelques années, tout en repoussant les limites un peu plus loin.
On comprend mal pourquoi le tout a été autant tiré en longueur, si ce n'est à cause d'un casting qui obligeait chacun des participants à avoir un maximum de temps à l'écran. Malheureusement ça fait du mal à la plupart d'entre-eux, même si Ryan Reynolds ne redescend de grâce pas plus bas qu'avec son Green Lantern, tout en restant en deçà de Van Wilder.
Un sentiment final donc très mitigé, et ça n'est pas très étonnant, les scénaristes (Jon Lucas et Scott Moore) étant ceux là même qui étaient aux origines de Very Bad Trip. Ce qui est en revanche décevant, c'est que David Dobkin, le réalisateur, semble toujours se chercher, car après un Serial Noceurs concluant, s'était orienté vers la comédie familiale avec Frère Noël, oscillant donc entre bon et mauvais, et l'argent semble finalement être son seul intérêt dans le métier; à voir si ça changera avec son Arthur & Lancelot et son casting encore de haute volée (Gary Oldman, Marion Cotillard, Kit Harington, Joel Kinnaman).
Pour conclure, si le mélange diarrhée de nourrisson, drogue, alcool et cul vous fait frémir, foncez. Dans le cas contraire, attendez sa sortie en location afin d'éviter une amère déception.
Mention spéciale pour Leslie Mann, la seule du groupe qui ne se contente pas de jouer comme un pancake tombé derrière une gazinière, réussissant à apporter un minimum de fraîcheur à un ensemble qui pue pas mal du cul.