L'histoire des débuts de la carrière de l'officiellement plus mauvais réalisateur du monde, Ed Wood. Et surtout, sa rencontre avec Bela Lugosi.
C'est une superbe biographie hommage à un personnage délirant, extravagant, heureux de vivre, et très optimiste. Ce portrait est si bien réalisé que l'on ne peut que s'attacher au personnage, car c'en est un, un vrai, et il fut pourtant bien réel. Du coup Tim Burton rend non seulement hommage à l'homme et incite en même temps à découvrir pour la plupart le travail du réalisateur. Le film n'est que presque parfait car il suit une trame un peu répétitive. Le travail de mise en scène en studios, et tout ce qui va avec est l'un des sujets du film et c'est un peu tout le temps la même chose que l'on nous montre. Mais est-ce un vrai problème ? Même en ce qui concerne le travail minable aux productions minuscules d'un tâcheron, le charme est là, et il n'y a rien de plus intéressant que d'assister à cette reconstitution de chantier des oeuvres de Ed Wood. Le style Burton se ressent aussi à travers le travail de Ed, ce dernier ayant réalisé quelques films d'horreur, Burton y a apporte sa touche gothique carton pâte, en transcendant les films de ce héros et aussi à travers la personnalité vampiresque de Bela Lugosi, merveilleux Martin Landeau qui forme avec un Johnny Depp aussi bon un émouvant duo. L'émotion est d'ailleurs bien là aussi, notamment à la fin du film, jusqu'à la mort du personnage. Impossible donc de ne pas éprouver une certaine compassion envers un homme, où même deux hommes, aux ambitions démesurées, contents de pouvoir faire ce qu'ils aiment avec enthousiasme et sans complexe. En résulte un film charmeur et inventif, où le talent de conteur de Burton s'approfondit de plus en plus pour notre plus grand plaisir. C'est un de ses travaux les plus atypiques. Le plus modeste et l'un des meilleurs.