Un souffle de générosité, de folie et d'enthousiasme souffle sur "Ed Wood" : une réussite absolue de Tim Burton, un film où le moindre comédien est parfait, qui réussit à éviter tous les pièges de son sujet (kitsch et dérision débile pouvaient guetter cette biographie du "plus mauvais réalisateur du monde") et qui devient un hommage à un cinéaste incompétent et honnête, un homme sympathique et cinglé, travesti et hétérosexuel, à la tête d'une troupe de tocards et de farfelus tout aussi émouvants. Ed Wood est représenté comme l'archétype de l'artiste prêt à surmonter tous les obstacles pour réaliser ses rêves, et Burton a l'immense générosité de lui offrir une rencontre magique avec Orson Welles, scellant là leur place à tous deux (Wood et Burton, bien sûr) au Panthéon du 7ème Art. [Critique écrite en 1995]