Critique d'Eden Lake /!\ AVEC SPOILERS /!\

Le film met du temps à démarrer, il cherche à bien mettre en valeur le couple (Steve et Jenny) , et nous montre les chieurs, pardon les enfants qui font tout pour les ennuyer. Lorsque l'homme demande aux jeunes de baisser la musique de leur stéréo, cela va entraîner un enchaînement d'événements que personne n'aurait pu prévoir. Il faut cependant attendre une bonne demi-heure de film pour qu'enfin l'horreur se lance réellement, après que Steve (brillamment interprété par Michael Fassbender, qui n'était pas aussi connu qu'aujourd'hui) tue accidentellement Bonnie, le chien des enfants. Énervé, le leader du groupe décide que le couple doit payer et les enfants les poursuivent dans les bois.

On y voit des enfants affamés de violence, qui poursuivent le couple tel un lion qui poursuivrait une gazelle. Il parviennent à capturer Steve et le torturent chacun à leur tout, même si certains enfants du groupe semblaient réticents à la base, le leader sait se montrer persuasif. Jenny fait tout pour sauver Steve, puis se retrouve livrée à elle même, dans la forêt, et elle finit par employer les grands moyens. Elle tue le plus jeune de la bande, aussi celui qui semblait le plus réticent aux assauts de la bande. Cela a pour effet de la choquer non seulement elle, mais aussi des autres jeunes qui prennent conscience de la brutale réalité.

Alors qu'on pouvait penser avoir atteint le sommet de la violence, avec le meurtre d'un enfant, le film va réussir à se montrer encore plus malsain sur la fin. En effet Bonnie réussit à retrouver la route, et tombe sur un van, le conducteur accepte de la prendre mais va dans la direction de la forêt, celui-ci, n'ayant aucune idée des événements qui ont eu lieu, lui dit qu'il est là pour récupérer son petit frère, qui n'est autre que le gamin qu'elle a assassiné quelques temps plus tôt. Elle réussit à voler le véhicule et après un accident de la route se retrouve devant une maison, qui organisait une sorte de fête. Elle découvre que ce sont les parents des enfants qui l'héberge, et dès que ceux-ci rentreront, elle sera foutu. C'est là une des grandes forces de ce film, alors qu'on aurait pu penser le film fini, sur une note positive qui plus est, on reprend un coup de poing dans la gueule au moment où on s'y attend le moins. La scène où le père du leader du groupe cogne à la porte de la salle de bain m'a glacé le sang, car Jenny sait qu'elle n'a plus d'échappatoire et qu'elle va être confrontée à son destin.

Ce film est donc pour moi une excellente surprise, sachant que le survival n'est pas mon sous genre horrifique préféré. De plus, étant habituellement insensible à la violence dans les films, ce film a réussi l'exploit de me retourner l'estomac, et c'est tout ce dont je demande d'un film d'horreur. Concernant les défauts, je vais aller chercher la petite bête en parlant de l'introduction du film, longue mais nécessaire, et surtout de l'affiche, qui ferait penser à une mauvaise série B, ou bien à une comédie horrifique à la Black Sheep.