Edward aux mains d'argent par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Aux États-Unis, dans un vieux château délabré dominant un village,vit un jeune homme, Edward Scissorhands. Cet être bien différent des autres a en fait été créé de toutes pièces. Il possède entre autre un cerveau pour penser créer et comprendre et un cœur qui lui provoque les sentiments. Par contre, son créateur est mort avant d"avoir pu lui mettre des mains. A la place de celles-ci, Edward possède de grands ciseaux. Il est travailleur , artiste, naïf, ne connaît pas le mal et s'exprime peu.


Un beau jour, Edward rencontre fortuitement une représentante en cosmétiques demeurant au village, qui va l'accueillir au sein de sa famille. Dans un premier temps, il déclenche la curiosité notamment des femmes, ou plutôt des harpies du village. Le jeune homme finit par être "adopté" par la communauté, jusqu'au jour où un banal incident va se produire et là, malheureusement pour Edward, tout va dégénérer...


Tim Burton est certainement l'un des réalisateurs les plus créatifs du cinéma. La mise en scène est raffinée, voir sophistiquée,pleine de poésie et de décors fabuleux. Tim Burton est aussi un humaniste profond. Dans la plupart de ses films, il dénonce notre société qui refuse sournoisement la différence et se recroqueville sur elle-même. Ce film: "Edward aux mains d'argent" en est la démonstration. Celui qui n'entre pas "dans la norme" devient vulnérable vis à vis des autres. C'est le sort qui sera malheureusement réservé à notre héros qui va devenir la proie de la vindicte populaire, Les gens "bien comme il faut" et même de la religion oublieront leurs grands principes, il est " une créature de l'enfer". La société va donc rejeter le pauvre Edward jusqu'à provoquer un drame.


Johnny Depp est émouvant à souhait dans ce rôle très particulier de personnage foncièrement bon, inadapté à la société et ballotté dans un monde injuste et cruel. Il nous démontre à nouveau toute l'étendue de son talent par la justesse, la sobriété de son interprétation et sa persuasion pour transmettre un message.


Ne vous refusez pas ce plaisir de goûter à cette œuvre superbe, féerique mais grave, vous passeriez à côté d'un très beau film. Le réalisme et la dureté du message nous concerne tous dans notre époque ou l'individualisme et l'égoïsme règnent en maîtres. Chaque être humain doit avoir le droit d'être différent, n'en déplaise à certains et vous nous le démontrez de très belle manière Monsieur Burton.

Créée

le 20 mai 2013

Critique lue 4.2K fois

77 j'aime

6 commentaires

Critique lue 4.2K fois

77
6

D'autres avis sur Edward aux mains d'argent

Edward aux mains d'argent
OkaLiptus
10

Once upon a time in Hollywood...

"Bien sûr qu'il avait un nom, il s'appelait, Edward..."Autrement dit, Tim Burton. Œuvre magistrale, naïve, irrésistible, foudroyante, féerique, mais qui sait jouer du réel tout en intégrant les codes...

le 6 déc. 2023

108 j'aime

75

Edward aux mains d'argent
Grard-Rocher
8

Critique de Edward aux mains d'argent par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Aux États-Unis, dans un vieux château délabré dominant un village,vit un jeune homme, Edward Scissorhands. Cet être bien différent des autres a en fait été créé de toutes pièces. Il possède entre...

77 j'aime

6

Edward aux mains d'argent
Sergent_Pepper
8

Single Hell.

Le premier plan d’Edward aux mains d’argent est étrangement familier au cinéphile qui connait son petit Citizen Kane : même exploration d’une demeure démesurée et lointaine, même approche d’un lieu...

le 18 nov. 2016

72 j'aime

2

Du même critique

Amadeus
Grard-Rocher
9

Critique de Amadeus par Gérard Rocher La Fête de l'Art

"Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin!" C'est le cri de désespoir d'un vieil homme usé et rongé par le remords qui retentit, une triste nuit de novembre 1823 à Venise. Ce vieil homme est Antonio...

179 j'aime

68

Mulholland Drive
Grard-Rocher
9

Critique de Mulholland Drive par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine nuit sur la petite route de Mulholland Drive, située en surplomb de Los Angeles, un accident de la circulation se produit. La survivante, Rita, est une femme séduisante qui parvient à...

172 j'aime

37

Pierrot le Fou
Grard-Rocher
9

Critique de Pierrot le Fou par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Ferdinand Griffon est entré malgré lui dans le milieu bourgeois par son épouse avec laquelle il vit sans grand enthousiasme. Sa vie brusquement bascule lorsqu'il rencontre au cours d'une réception...

160 j'aime

47