A la recherche d un troisième effet...

6. Ni plus, ni moins.
   Le casting est prometteur : 4 grands acteurs, l'affiche du film annonce dès le départ la relation à venir entre les différents protagonistes. Un jeu de regard, qui les lient, les opposent.
   Et toutefois, cela manque d un petit quelque chose. Le rôle de Catherine Zeta-Jones reste malheureusement sans grande surprise : son aspect physique : tailleur stricte, lunettes de vue, cheveux attachés en chignon, trahis d emblée la noirceur du personnage.
   Cependant, voyons plus loin, ce film ouvre à de belles réflexions aussi bien dans le fond que dans la forme.
   Le film met en lumière deux traits de la personnalité, de la société humaines : le mensonge et la vérité. D un côté le psychiatre fraîchement propriétaire d'un bel appartement, avec femme et enfant, belle carrière en perspective, cherchant sans relâche la vérité. De l autre, Emily, logement basique, un mari sortant de prison déjà en proie à de nouvelles magouilles afin de s enrichir de nouveau, une fausse couche et une carrière sans intérêt, vivant dans un mensonge continuel.
   L un comme l autre ont leurs vies qui vont basculer sauf que l un va être dans une folie omniprésence de quête de vérité pour sauver sa vie,
   L autre va sombrer dans le mensonge et la manipulation lorsque tout s effondre.
   Question et réflexion : Rooney Mara au final simple victime des épreuves de la vie ou sociopathe ?

Abordons la question de la dépression, élément omniprésent du film:
Pour ma part elle peut se traduire par une belle "caricature" de notre société, plus nous avançons dans l'histoire et plus cette maladie nous est présentée de manière presque absurde : les publicités avec les anti-depresseurs comme on vendrait une belle voiture, ces proches disant souffrir de dépression (patronne, amie) ce qui rend la maladie banale voir normale dans notre société actuelle. (au passage : seules les femmes ont l air d en souffrir...) Et surtout cette dernière image : la façade de l hôpital psychiatrique : toutes ces fenêtres qui ne sont qu autres que tant de malades et cette vue sur la ville en arrière plan, les building, l autoroute, Tout ce qui résume le brouahah de notre société actuelle et la Folie qui en ressort. Cette femme à la fenêtre qui dit aller mieux. Avec un regard ironique peu crédible pour le téléspectateur.
Plusieurs autres détails pourraient être relatés ici mais je laisserai chacun les interpréter comme bon lui semble.

Petit détail qui m'a interpellé : le nom du restaurant où Jude Law signe son association pour les tests pharmaceutiques : Le Cirque.
Comme un indice pour accentuer tout le spectacle auquel on va assister. Car ce film se résume en une représentation de chaque personnage: Emily qui joue à proprement parler un rôle, celle d'une dépressive, malade et plus encore, soumise à son ancienne psychiatre, en bref , la victime par excellence. Le Dr. Banks, qui quant à lui se joue d'Emily et du Dr. Sieber. Et enfin cette dernière qui manipule dès le départ le docteur Banks et Emily et bien d'autres encore...
Beaucoup de questionnements auxquels il faudrait plus d'une critique pour y répondre.

En conclusion, même si la forme manque de profondeur, sur le fond, les réflexions amenées par le film valent le coup du visionnage.