Visuellement, c'est remarquable : noir et blanc lumineux, mouvements de caméra élégants et acérés, cadrages inventifs, repoussant l'académisme qui plombe généralement ce genre de film. Malheureusement, les dialogues écrasent tout. Dénués de toute puissance évocatrice, ils sont omniprésents, empêchant l'esprit de vagabonder et de respirer face à cette épopée immobile finalement bien terne. Le long silence final, plus parlant que les 3000 lignes de texte qui ont précédé, récompense néanmoins le spectateur.
Note à moi-même pour un futur visionnage : oublier les sous-titres, se laisser bercer par les images, les sonorités de la langue allemande et le rythme des mots.
Ou tout oublier, et revoir les autres films de Fassbinder, plus percutants et personnels.