Après un casse dans une banque qui a mal tourné, un cambrioleur se réfugie dans un hôtel, où se trouve également un couple nouvellement formé, et qui va les prendre en otage pour couvrir sa cavale.
Après L'amour trop fort, film que je défends, Daniel Duval revient à un polar, un genre très en vogue dans les années 1980, dans lequel il ne joue pas, mais compose avec un casting de qualité ; Marlène Jobert, Bruno Cremer et Jacques Villeret qui incarne le cambrioleur. On note d'ailleurs que le jeune homme qui le récupère en voiture après son casse n'est autre que Florent Pagny.
Même s'il est difficile de ne pas sourire en voyant la perruque d'Astérix que Villeret porte sur la tête lors du casse, réalisé avec les pieds, son personnage est intéressant dans le sens où il est une ordure au départ, il va jusqu'à tuer ses complices, et à la fin, où il n'a pas de remords, ni de twist psychologique.
Mais à part ça, Bruno Cremer et Marlène Jobert ont des personnages vraiment peu écrits, leur rencontre à l'aéroport est digne d'un roman Harlequin, et n'ont pas grand chose à défendre dans le reste de l'histoire, même si là aussi, nous sommes dans les années 1980, cette dernière nous gratifie d'un plan poitrine. Mais on sent tout de même qu'elle se demande ce qu'elle fait là, devant la pauvreté de l'intrigue, la musique incessante de Maurive Vander, où seule la fin nous réveille un peu. Même si l'ingénieur du son a sans doute oublié de mettre de l'écho dans les vallées encaissées, ou selon les scènes, il y en a et d'autres fois, non.
Je ne sais pas quel fut le résultat de L'amour trop fort, mais Effraction était sans doute un passage obligé pour Daniel Duval en tant que réalisateur, et l'effort n'a pas porté ses fruits, car non seulement ça sera un échec, mais il lui faudra plus de vingt ans pour revenir à la mise en scène.