L’histoire n’est pas très originale : Noemí Alonso (la très photogénique Macarena GARCÍA) revient à Madrid pour passer un casting ; elle vit à New-York depuis 6 ans où elle a tourné surtout des publicités (
pour une tortilla ou une pâtée pour chats !
). Un film « cucul la praline » comme on disait autrefois (terme introduit par l’écrivain Colette en 1933) qui enchaine les saynètes à la façon de « Martine chez son Papy » (qui lui dit qu’il faut être où on est le plus heureux), « Martine joue au piano avec sa sœur », « Martine et Charles au parc de l’Est », « Martine et Ana aiment le même garçon » et « Martine prend le taxi ». Les dialogues sont conventionnels, semblables à ceux des sitcoms et les personnages « enfilent les perles » comme disait Rabelais dans « Gargantua » (1534). Malgré une bonne intention de départ (saisir les sentiments contradictoires de Noemí, qui est encore comme une adolescente, à attendre que sa vie commence), le film est lent et trop long (1h30) et seules quelques scènes sont assez réussies et auraient pu faire l’objet d’un court métrage, telle celle du vernissage ; quant à la scène du taxi, elle est inégale : lénifiante
avec la glose du chauffeur roumain sur l’importance de s’hydrater
, amusante
avec le récit de Noemí qui s’invente une vie [inspirée de la série télévisée pour laquelle elle postule : avocate reconvertie dans la viticulture dans la Rioja (vin sous la marque « L’art de revenir » !) après le décès de son futur époux dans un accident automobile, juste avant le mariage
] et émouvante (
lorsque le chauffeur roumain, Radu, aperçoit, par hasard, une femme sur le trottoir, perdue de vue depuis 12 ans, sœur de son meilleur ami et qui lui apprend que sa grand-mère, Alina, est morte
). Comme quoi, le passage du court métrage au long métrage n’est pas toujours une réussite.