Un film qui a le mérite d'être fidèle au rythme, à l'écriture et à la réalisation de la série. L'intrigue de Breaking Bad étant terminée en fin de saison 5, elle se contente ici de répondre à la seule question qui restait en suspens : qu'arrive-t-il à Jesse après sa détention au royaume des nazis ?
Après toutes les misères subies par Jesse dans la saison 5, Vince a enfin fait preuve de clémence avec son personnage dans ce film. Il s'en sort, Jesse fait son deuil de tout ce qu'il n'aura plus, des femmes qu'il a aimé, de sa jeunesse et son insouciance. Rien ne peut effacer les crimes qu'il a commis et Mike le lui rappelle en début de film, mais il s'achète une nouvelle vie, un nouveau départ. C'est ce que le personnage a déjà souhaité dans Breaking Bad, c'est ce qu'il obtient finalement à la fin de El Camino.
Il y a quelques plans superbes que vous saurez probablement repérer. On retrouve en fait tous les ingrédients de la série, y compris les superbes transitions d'une scène à l'autre. La photo ne déçoit pas non plus. Sans le petit coup de vieux de certains acteurs (et la prise de poids de Jesse Plemons qui incarne Todd, ce qui jure un peu lorsqu'on enchaîne tous les épisodes avant le film), on aurait simplement l'impression de regarder l'équivalent de deux à trois épisodes supplémentaires filmés à la même époque.
En ce sens le film est une réussite, il n’entache pas l’œuvre originale, il ne fait qu'apporter des réponses et le fait correctement sans dénaturer les personnages. Le rythme lent et l'intrigue simple pourraient en déranger certains, mais la fin de Jesse est satisfaisante, et c'est bien là l'essentiel.