Îlot de printemps.
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Un Chinois, Jun, débarque en Argentine pour retrouver sa famille et se retrouve hébergé par un boutiquier misanthrope en passe de perdre ses dernières illusions en l'humanité. Darín est le parfait mélange de brusquerie et de douceur qui convient à ce rôle, et c'est heureux car la trame que je viens de décrire sert de fond à une comédie dramatique qui a des airs de vouloir mettre Chinois et Argentins sur un pied d'égalité alors qu'elle est presque aussi simplette sur le sujet que ce qu'on peut commettre de pire en Europe ou aux US. Presque.
En employant une musique d'ascenseur et quelques effets spéciaux nuls pour souligner ses moments absurdes, El Chino résume bien son concept : tenter de rendre son humour potache soluble dans le bain d'une ambiance rigolote où rien n'est bien sérieux. Le problème, c'est que mettre en relation deux personnages de langue et de culture opposées a toujours été quelque chose de sérieux, et la conséquence de cette distortion ne se fait pas attendre : plus le film est amusant, plus il est raciste. Pas de la manière dénonciatrice qu'on peut attendre : vraiment, carrément raciste, tout seul comme un grand.
Cela ne serait pas un problème, cependant, s'il ne "s'excusait" pas de ses débordements sinophobes en faisant preuve en échange d'un racisme contrôlé envers son propre pays, l'Argentine, dans une tentative d'égalitarisme mal placé niant la différence socioculturelle essentielle qui aurait justement pu lui donner un sens.
Paradoxalement, c'est aussi un film qui fait vraiment réfléchir aux liens humains. Il ne les exploite pas au mieux lui-même, mais ils sont représentés. C'est d'autant plus malheureux de voir l'écriture jetée en pâture à ce micmac pseudo-conciliateur que l'œuvre a plusieurs bons côtés. Et bizarrement, aucun de ces bons côtés n'est construit autour de Jun. Est-ce que Borensztein a péché par surplus de prudence comme la plupart des artistes voulant traiter un tel sujet, ou bien s'est-il planté tout seul ? Grâce à Darín et à son personnage (mais seulement grâce à eux), son travail n'a pas à rougir ni à sombrer entièrement dans les oubliettes réservées aux fiascos, mais il n'en est pas loin.
Créée
le 26 déc. 2020
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