Noir c'est noir, il y a un peu d'espoir.
Le monde se meurt, un mystérieux virus dont on ne saura rien décime l'humanité malchanceuse... Une humanité qui ne peut cesser de continuer son existence et qui gère sa fin comme elle peut.
Le film raconte l'histoire d'un vieil homme seul et fatigué qui nettoie les scènes glauques que le virus criminel répand, les scènes de suicide, là où le sang coagule, là où la viande pourrie. Il nettoie, purifie, brûle et fait disparaître, inlassablement, avec la morosité de la répétition, tel un Sisyphe macabre. Jusqu'au jour où il trouve un enfant, vivant, au milieu des "décombres" qu'il frotte... Son existence se retrouve totalement mise en cause.
El Limpiador est un film d'infectés, un film de fin du monde traité d'un point de vue poétique qui en fait toute son originalité. D'une grande sensibilité, appuyé par une photographie désaturée très graphique, le récit qui n'évite pas quelques longueurs dû à son regard contemplatif offre un moment humain, avec fragilité et tendresse, un petit coin d'âme qui nous fait oublier le néant qui regarde ce monde à nettoyer.
Pas vraiment heureux et pas complètement triste, le film est la première réalisation d'un "gamin" de 23 ans et ça mérite amplement un 10. En espérant voir la suite de sa carrière.