𝐸𝑙 𝑀𝑎𝑟𝑖𝑎𝑐ℎ𝑖, réalisé par un Robert Rodriguez encore inconnu, est l’exemple parfait de ce qu’un cinéma débridé et inventif peut accomplir avec des moyens dérisoires. Loin de se laisser freiner par son budget réduit, le film déborde d’énergie et d’ingéniosité visuelle, prouvant que la contrainte financière peut être un moteur de créativité plutôt qu’un obstacle. L’esthétique poussiéreuse et authentique du film, capturée dans une petite ville mexicaine, offre un cadre brut et réaliste à une histoire certes exubérante, mais portée par une vitalité narrative qui lui donne un charme irrésistible.
Rodriguez parvient à transformer chaque plan en un petit tour de force visuel. Entre ses choix de cadrages audacieux, ses mouvements de caméra frénétiques et ses astuces de mise en scène empruntées au cinéma muet, le réalisateur infuse une énergie contagieuse à son récit. Le scénario, simple mais efficace, devient un prétexte à déchaîner une série de coïncidences et de quiproquos, où le mariachi, un homme tout à fait ordinaire, se retrouve projeté au centre d'une fusillade absurde. On pourrait presque voir dans ce film une parodie des westerns tant il joue avec les clichés pour mieux les sublimer.
Carlos Gallardo, dans le rôle-titre, incarne parfaitement cet antihéros malgré lui, un mariachi innocent, propulsé malgré lui dans un monde de violence. Sa performance, d’apparence naïve mais pleine de sincérité est parfaite. 𝐸𝑙 𝑀𝑎𝑟𝑖𝑎𝑐ℎ𝑖 est la preuve éclatante que le cinéma peut briller de mille feux, même avec des ressources réduites. La créativité de Rodriguez éclate à chaque plan, faisant de ce film une œuvre totalement décomplexée, prête à tout pour surprendre son public.