Elephant
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Elephant

Court-métrage de Alan Clarke (1989)

Je traînassais sur internet, l’autre soir, en quête de quelque chose d’épatant, pour passer le temps. J’étais alors en plein dans ma période court-métrage alors j’ai fait une petite recherche et je suis tombé sur Elephant, d’Alan Clarke, qui parait-il est assez bizarre, dérangeant même. Du coup, j’ai eu extrêmement envie de le voir et pour cela, je suis allé sur Youtube, on ne sait jamais. Miraculeusement, il était disponible en entier, sans frais à payer ni rien. Brûlant d’excitation, je fermai les volets, j’éteignis la lumière et je m’installai confortablement sur ma chaise tournante bleu, je croquai une pomme, et je cliquai sur play.

39 minutes plus tard, je me relevai de ma chaise, les yeux brouillés. Je me sentais alors terriblement seul, un peu de compagnie m’aurait fait un bien fou, mais il était trois heures du matin, et tout le monde dormait. Mon sentiment d'atroce solitude allant croissant, j’ouvris ma fenêtre et je regardai dehors. Après avoir passé une demi-heure dans des décors plus lugubres les uns des autres, des entrepôts, d’étroites ruelles crades, des terrains vagues, avec de la brume, de la saleté et du silence partout, un horrible silence mortel, je suis surpris par la beauté de la lune, des étoile et de la nuit, qui me réconfortent, un peu.

À ce moment, si un meurtre avait été perpétré dans la rue en bas de chez moi, sous la lumière jaune des réverbères, je n’aurais pas réagis et je n’aurais pas été choqué, tant la quantité de meurtre de toutes sortes que je venais de voir m’avait désensibilisé, rendu froid comme un robot. Je n’aurais plus cherché à comprendre le pourquoi du comment, et j’aurais tranquillement fermé les volets, puis la fenêtre, avant d’aller me coucher, tout ça avec une caméra dans le dos, comme un long plan séquence qui à la fin ferait un gros plan sur la pomme que j’ai entamé, puis laissé de côté.

Cependant, la scène finale ne cessait de défiler devant mes yeux, et à cause d'elle, je n'arrivais pas à dormir. Au bout d'une heure, j'arrivais enfin à la conclusion que je n'aurais jamais d'explication, et qu'il fallait mieux dormir, que cela serait plus utile.

Mais depuis, à chaque fois que je marche dans un long couloir et que me souliers claquent sur le sol, je repense au Elephant d'Alan Clarke, et je m'attend à voir surgir un homme armé, ou peut être, sortir un pistolet de la poche de mon blouson, et flinguer un type.
Solomon
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le 24 juil. 2013

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