Parcours par chœurs.
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Les personnages Alex (Alex Frost) et Eric (Eric Deulen) sont, dans le film, un couple de lycéens homosexuels. Un jour, en allant au lycée, ils décident de commettre un attentat. Pour quelqu'un, comme c'est mon cas, qui avait vécu un attentat peu de temps auparavant, c'est une expérience assez traumatisante de voir un attentat au cinéma inspiré de faits réels, alors que je me prépare moi-même pour passer le CAPES pour être prof (heureusement en France les tueries scolaires sont rares). Alors qu'aucune preuve n'existe quant à l'homosexualité des assassins Eric Harris et Dylan Klebold, Gus von Sant surinterprète la rumeur développée par un élève, Brooks Brown, ami d'Eric, dans son livre sur la tuerie, où il affirme que l'attentat est survenu à cause d'insultes homophobes à l'égard des tueurs qui n'auraient pas été sanctionnées. Il fait alors du passage à l'acte une sorte d'apogée érotique de leur amour (Eric et Dylan font l'amour juste avant d'aller au lycée). La tuerie est effrayante et poétique à la fois, ce qui en fait quelque chose de beau et de perturbant. Certains critiques de cinéma considéreraient peut-être que c'est immoral de rendre une tuerie esthétique, cependant je pense qu'omettre que cela peut avoir un caractère esthétique malgré l'horreur, c'est passer à côté par exemple d'oeuvres d'art majeures comme le tableau Guernica de Pablo Picasso. C'est le principal reproche que l'on fait à mon réalisateur préféré, Quentin Tarantino, d'être fasciné par la violence. Je ne sais pas si c'est vrai et si Tarantino est violent dans sa vie personnelle et à vrai dire ça m'intéresse moyennement, mais en tout cas il a une capacité au-dessus de la moyenne des autres réalisateurs à sublimer la violence, comme c'est le cas par exemple dans la scène à la fin de Once upon a time in Hollywood (2019). Le débat sur la morale dans le cinéma ne m'intéresse pas trop, à part peut-être pour de très rares cas extrêmement choquants pour rien. Une version plus réaliste, plus documentaire de la tragédie est dépeinte dans le film Bowling for Columbine (2002) de Michael Moore, que je n'ai pas vue, mais qui est saluée par la critique.
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Créée
le 14 sept. 2023
Critique lue 12 fois
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