Parcours par chœurs.
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Directement tiré de la fusillade de Columbine en 1999, Elephant remporta la palme d'or du Festival de Cannes en 2003, ainsi que celle de la mise en scène...
Et effectivement, la réalisation de Gus Van Sant s'avère d'un grand esthétisme - chose que lui reprochèrent certains de ses détracteurs, pour qui la beauté et la mort seraient incompatibles... Et l'art dans tout ça ? J'ai personnellement apprécié les jolis plans larges conférant une immensité à certaines pièces du lycée, et contrastant avec la petite taille des élèves - en opposition avec les travellings suivant ces derniers dans les couloirs.
Quant à la musique, très peu présente, elle est subtilement distillée.
Le film, très lent, contemplatif, m'a captivé pendant un gros premier quart d'heure, mais il y a un moment où ces vies successives de lycéens manquant d'intérêt ont fini par m'ennuyer - notamment les séquences sur le photographe et son art. Elles font remplissage dans l'ensemble, aussi différents soient les profils de ces derniers (les trois poufs aux toilettes sont l'unique et hilarante vanne du film). Par contre, le jeu des croisements d'élèves fonctionne parfaitement bien grâce à l'admirable mise en scène du réalisateur.
A le revoir, et ne me souvenant que de la fin du film, j'ai quand même été tenu en haleine tellement la menace rôde... J'ai eu le sentiment que ça pouvait partir à n'importe quel moment une fois la première apparition des tireurs (premier plan superbe avec ce chien au ralenti). Une tension omniprésente qui sauve le milieu du film.
Et concernant ces derniers - les tireurs -, Gus Van Sant ne les juge pas, il ne fait que les montrer, restant évasif jusqu'à la fin du drame quant aux origines du mal... Violence virtuelle, humiliations, mal-être, homosexualité non assumée, pathologies plus profondes ? On n'en sait rien au final... Mais une chose est sûre : il montre bien la facilité avec laquelle ces deux mineurs se sont procurés les armes à feu.
Le dernier quart d'heure, d'anthologie, révèle la froideur des deux tueurs, les réactions sidérantes de certains lycéens (Benny), et avec son final expéditif, il y a de quoi rester scotché. Dommage donc qu'il y ait quelques longueurs et que Gus Van Sant n'ait pas trouvé plus intéressant à raconter sur les dernières minutes de vie de certains des lycéens de Columbine...
Un film aussi terrifiant que fascinant.
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Créée
le 3 oct. 2015
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