Revisionnage après plusieurs années
Un peu agréablement surpris, parce que je m'attendais malgré tout à *encore* moins apprécié, dans mes souvenirs l'aspect pathétique - ou du moins tout ce qui tourne autour du thème de la beauté intérieure plutôt qu'extérieure - du personnage de John Merrick était appuyé de manière bien plus lourde. J'avais également oublié certaines choses relativement réussies, avec par exemple cette fin qui n'est pas tout à fait "tire-larme" et qui peut finalement paraître assez surprenante et audacieuse.
Malgré tout, le sentiment qui domine reste l'impression que Lynch passe à côté de l'intérêt de son histoire, des thèmes qu'elle aborde. Par exemple, tout ce qui est relatif à l'admiration "malsaine" de la société et des personnages du film envers le personnage de Merrick. Alors certes, Lynch en a conscience et cela occasionne deux ou trois scènes vers le milieu du film, mais justement on pense que cela va être approfondi, ou du moins pris en compte, dans ce qui va suivre, alors que finalement non, on va en revenir à une trame plus "simpliste", avec des sentiments plus manichéens.
C'est somme toute dommage, puisqu'on pourrait alors dire que même si formellement, le film semble dénoncer l'utilisation de Merrick en tant que phénomène de foire (au sens littéral comme au sens figuré), la démarche se révèle dans une certaine mesure hypocrite puisqu'il ne le traite lui même jamais que de cette manière là, c'est-à-dire par rapport à sa situation "d'elephant man".