Voici un film parfait à regarder un week-end, histoire de se changer les idées après une semaine bien redondante et lassante. The Elephant man, où cette fois ci David Lynch ne nous tord pas l'esprit mais nous bousille le moral. Ici, il n'est pas question de la couleur rouge dominante dans ses œuvres, mais d'un univers bien sombre dans ce film noir et blanc nous plongeant dans la cruauté humaine.
John Merrick, l'homme éléphant, souffre d'une difformité importante auquel l'homme n'y voit qu'une bête de foire monstrueuse par son visage effrayant. Le spectateur n'aperçoit qu'au départ le côté monstrueux de ce personnage, montré comme une bête donnant spectacle dans les cirques ou les foires. Son visage est peu montré au début, il faudra attendre l'arrivée du docteur Treves, pour en savoir plus sur ce qu'est réellement l'homme éléphant.
Face à la curiosité du docteur Treves, qui veux tenter de soigner cet homme, on découvre au fur et à mesure qui est ce John Merrick, cachant un homme bien plus humanisé que ceux le voyant comme une bête. Le film s'étend d'abord principalement sur son physique, et nous fait connaître ensuite bien plus le personnage au delà de son apparence dénaturée. Un homme passionné par le théâtre, raisonné, et créatif, alors qu'il est considéré au départ comme un idiot ne sachant pas ou à peine parler.
Au fur et à mesure, la tolérance humaine s'installe et John Merrick découvre le monde comme tout être humain, grâce à l'empathie de Dr Treves.
Mais si le film s'en arrêterait là, rien ne serait vraiment marquant. The Elephant man tient quand même à nous montrer que malgré la tolérance chez certaines personnes, un personnage tel que John Merrick sera toujours difficilement accepté par l'individu dans ce monde, qui ne voit qu'un monstre plutôt qu'une personne physiquement malade.
Cette scène monstrueuse où John tranquillement dans sa chambre d’hôpital se fait soudainement surprendre par plusieurs personnes voulant assister à sa monstruosité, où le personnage étant enfin devenu quelqu'un d'humanisé retombe dans l'animalerie. Sa chambre d'hébergement devient comme une salle de cirque, avec une musique très festive où l'on assiste à une maltraitance absurde, voyant John mené comme une marionnette dans une danse de cruauté. Cet instant qui pour eux n'est que festif est pour nous cauchemardesque.
Malgré ces moments difficiles, John Merrick aura toutefois connu dans sa vie la reconnaissance, et la bienveillance. « My life is full because i know that i'm loved ». Malgré les scènes dramatiques, le film se veut à la fois poétique, notamment par cette scène bien plus spectaculaire que voir John Merrick comme la bête de foire, où le personnage étant passionné par le théâtre, en assiste pour la première fois à une pièce. A travers la musique mélodieuse et la sublimation de John, on assiste à une fin marquante, pour nous et John Merrick, se faisant applaudir par tout le théâtre à la fin.
Bref, un film qui nous plonge dans un univers très sombre mais à la fois poétique et théâtrale, notamment par cette scène de théâtre où l'homme éléphant s'évade dans un autre monde que celui qui l'a connu. La toute fin du film bien triste mais qui conclut l'histoire de John Merrick, un personnage qu'on ne peut oublier après avoir vu ce film, où la monstruosité n'est pas lui mais l'Homme.