Second film de David Lynch, Elephant Man revient avec émotion sur la vie de John Merrick, mal-formé et voyant face à lui à la fois l'horreur de l'être Humain, mais aussi, dans un cas, la bonté que l'on peut y trouver.
David Lynch, dans son oeuvre la plus abordable ou presque, se montre humaniste et poignant, sachant à la fois prendre aux tripes et faire réfléchir sur ce qu'est réellement la nature humaine. Il bénéficie pour ça d'une excellente qualité d'écriture, simple mais à forte portée et puissante dans les différents portraits qu'elle propose, que ce soit celui de la cruelle foule, celui du médecin qui va extraire la bête de sa cage pour lui donner une existence ou tout simplement celui de John, avec qui on découvre un monde dans l'ensemble horrible et cruel.
Il montre simplement qu'il ne faut pas se fier aux apparences, aussi horribles peuvent-elles être, et qu'il se cache derrière tout humain une possible dignité, bonté et intelligence. La force du film se trouve dans son ambiance d'abord réaliste mais surtout sombre et prenante, on s'attache à ce personnage et chaque coup qu'il se prend sonne comme un uppercut en pleine poire pour le spectateur.
Avec Elephant Man, Lynch sublime le contexte victorien et sa caméra filme magnifiquement cette reconstitution, magnifiée par une superbe photographie en noir et blanc. La bande-originale est réussie et colle aux images, tandis que les interprétations sont excellentes, que ce soit un délicat, sensible et digne John Hurt essayant de trouver sa place dans un monde qui le rejette ou Anthony Hopkins en docteur humaniste.
David Lynch parvient à extraire toute l'humanité et la puissance d'un récit mettant à mal la nature humaine, et Elephant Man se révèle à la fois intelligent et poignant, et surtout c'est une oeuvre qui prend aux tripes.