En lisant d'autres critiques sur ce film, je me dis que le confinement me tape sur le système et que je me contente de peu. C'est peut-être vrai, mais en attendant, Eli m'a fait passer un bon moment. Déjà, il joue sur les genres (comme toute production Netflix qui se respecte j'ai envie de dire !) ; de la science-fiction à l'épouvante en passant par le mystère familial. Bien que ça a tendance à m'agacer en règle générale, j'ai trouvé que, pour cette fois, ça contribuait à l'imprévisibilité des situations tout en restant cohérent. Pour être honnête, je ne m'attendais pas du tout à cette fin. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé que toute la partie "maison hantée", pleine de jumpscares déjà vus et autres effets low-cost, ne sert que de trompe l'oeil pour détourner notre attention ailleurs, et surtout, pour nous rallier à la cause du jeune Eli. Ce dernier, personnage principal de cette histoire, est sujet à bien des malheurs. Porteur d'une maladie orpheline l'empêchant de s'exposer en plein air au risque de s'étouffer et de brûler vif, il est contraint de suivre une thérapie très spéciale dans un manoir reclus du monde civilisé. Entre des parents désemparés et au fond du gouffre, il fait face à un corps médical distant, mené par la superbe Lili Taylor qui apporte une couche de mystère supplémentaire. A noter quand même l'investissement émotionnel du jeune Charlie Shotwell et de Kelly Reilly, dans le rôle de sa mère. Les tiraillements des personnages sont palpables et on apprécie l'intrigue deux en un : la maison hanté et le comportement plus qu'étrange des médecins. La mise en scène est raisonnable, l'ambiance est efficace mais on évite pas quelques incohérences par-ci par-là. Les cinéphiles penseront facilement à des films similaires. Mais l'histoire est plutôt chouette et bien tournée, surprenant le critique cinéphile que je suis dans ses convictions "Netflix c'est nul !". Pas sûr que ça procure le même effet à tous, mais il se distingue un peu des productions de la plateforme.