"Elisa" présente quelques similitudes notables avec "L'été meurtrier" du même Jean Becker. En premier lieu, la sensualité provocante de son interprète principale, sensualité qui parait néanmoins aussi vaine que complaisante. L'histoire est encore celle d'une jeune fille peu farouche, traumatisée par un drame du passé et prête à le "liquider" par la vengeance.
Le film de Becker est un insupportable mélo marqué par tous les lieux communs que la névrose de l'héroine ne manque pas d'introduire: kleptomanie, sexualité précoce, un aplomb arrogant et peu crédible et j'en passe. Becker est incapable de suggérer; tout est exprimé maladroitement au premier degré et sonne faux parce que le portrait de la jeune fille manque de vérité et les dialogues de sincérité. "Elisa" est le film déplorable d'un réalisateur qui prétend faire du Lelouch par certains effets de mise en scène et, d'autres fois, du Blier par des sarcasmes très crus à l'encontre de médiocres bourgeois, textes que Becker s'imagine grinçants alors qu'ils ne sont que méprisants. A aucun moment du film Vanessa Paradis, séduisante mais si mal dirigée, ne parvient à donner un visage sensible et authentique à cette adolescente factice. Quant à Depardieu, égaré sans doute, il "gabinise".