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Dans une de mes critiques, j'avais déjà dit tout le bien que je pensais de Oh..., le roman de Philippe Djian dont Paul Verhoeven vient d'en réaliser l'adaptation. Et il est clair que le sujet était fait pour le hollandais violent. Jugez plutôt : une femme, qui dirige une société de jeux vidéo, va être agressée et violée à son domicile par un homme cagoulé. Sans aucune panique, elle ne va pas décider de porter plainte, et garder cela pour elle, à la consternation de ses proches, mais ce qui ne va pas l'empêcher de faire une enquête de son côté...


Verhoeven a souvent tourné du côté de Hitchock dans son œuvre, comme bien entendu Basic Instinct voire Hollow man, mais je trouve qu'il n'a jamais été aussi direct dans ce film, que j'ai trouvé d'une grande maitrise, et dont je reconnais très vite la patte du réalisateur.
Le côté sexuel est bien entendu mis en avant, on pense bien sûr au viol, mais à d'autres images toutes aussi fortes, dont il faut dire l'immense talent d'Isabelle Huppert, laquelle encaisse tout sans broncher, et qui est formidable. Ce qu'elle fait, sans trop en rajouter, toujours dans l'ironie froide, restera comme une des grandes performances d'actrices de ces dernières années ; c'est ce qu'on appelle une actrice qui impressionne.


Et il y toujours cet humour à froid qu'affectionne Paulo, comme la scène de l'accouchement, ou la première rencontre entre la mère d'Isabelle Huppert et son toy-boy, laquelle souhaite l'épouser, pour garder sa jeunesse, pense-t-elle. Les scènes dans le studio du jeu vidéo sont également assez drôles, sur la teneur en sexe que veut Huppert dans les cinématiques, en hurlant qu'elle veut voir la femme hurler de plaisir.
Le souvenir du roman est assez lointain, mais la question du rapport avec ses parents est toujours là, surtout le passé horrible du père, et la mère qui essaie constamment de minimiser sa faute, mais le film se situe là ; une femme coincée entre ses parents et son enfant, lequel apparait comme un ado immature, et en périphérie son ex-mari et son amant. Par contre, la fin est inchangée, un peu téléphonée, dirons-nous...


L'annonce d'un film français réalisé par Verhoeven avait de quoi surprendre, et il y a encore de quoi quand on voit le casting ; Charles Berling, Virginie Effira, Vimala Pons, Laurent Laffitte, Anne Consigny, et l'excellent acteur allemand Christian Berkel, lequel joue l'amant. On sent bien les acteurs s'être battus pour avoir le plaisir d'être dans un film de Verhoeven ; si certains ne sont là que quelques minutes (Vimala Pons), les autres ont un rôle suffisamment fort pour ne pas être de simples potiches face au talent de Huppert. Mais il y a quand même un bémol sur les deux jeunes ; Jonas Bloquet (qui joue le fils) et Alice Isaaz qui sont incroyablement mauvais, entendre cette dernière crier, c'est donner du lard aux cochons...


Cela dit, c'est un film très impressionnant, très Hitchcockien en diable, où la lumière sombre donne le ton de cette histoire aussi tragique qu'improbable sur la longueur. Et encore une fois, et je l'aurais répété, Isabelle Huppert y est incroyable. J'espère seulement ne pas avoir à attendre dix ans pour un autre film de Paul Verhoeven.

Boubakar
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le 26 déc. 2016

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Boubakar

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