Je suis une célébrité, sortez-moi de là.
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Voilà comment les gens de SensCritique essaient de m'amadouer. Parce qu'à la base, je ne suis pas très films français. Evidemment, quand on me prend par les sentiments, je ne réponds plus de rien. Vous allez dire que je ne parle que de ça, que mon monde ne tourne qu'autour de ça. Mais comme dirait Bella dans Twilight, "mon monde, c'est toi". Après des nichons et une citation de Twilight, on peut commencer une critique sur de bonnes bases.
Elle l'adore, c'est un duo assez original. Une fan mythomane, Muriel, interprétée par Sandrine Kimberlain et un chanteur célèbre, Vincent Lacroix, joué par le beau gosse de ces dames, Laurent Lafitte. Ce dernier va, par mégarde, ou par bertrandcantarde, après on choisit les mots, provoquer le décès de sa compagne. Ne jugeons pas, après tout laissons la police faire leur travail. Il va alors demander à sa plus fidèle fan de l'aider à camoufler la plus grande erreur de sa vie. De cette situation rocambolesque naît un lien entre les deux qui va totalement s'inverser...
Et c'est l'essence même du film, bien avant les messages que Jeanne Herry souhaite véhiculer. J'ai beaucoup de fascination pour cette relation très malsaine qui est créée entre les deux et parfaitement bien rendue. Lui, star qui n'avait besoin de personne et qui voyait ses fans comme du bétail - je caricature, mais le petit père est assez prétentieux, va remettre sa vie entre les mains d'une femme qui, elle, ne jurait que par lui. La relation est de suite différente. Leur rapport à l'autre est totalement chamboulé : elle essaie de tout faire pour se débarrasser de cette mésaventure alors qu'elle devient le centre de sa vie. Très chanceux d'avoir une groupie si dévouée, il va se retrouver encore plus seul que lorsqu'il se trouve sur scène face à lui-même.
Le film brille par la critique qu'il fait de la célébrité et de la désinvolture qu'elle peut générer. S'il n'évite pas les clichés ni les péripéties très abracadabrantesques, il donne à réfléchir quant à la considération des artistes mais aussi à leur responsabilité. L'idolâtrie béate est un leurre qui se brise lorsque le contact devient réel. Elle est mystique, mais à nue, elle devient castratrice car décevante. Ce n'est pas une critique acerbe de cette forme de réalité mais plutôt une satire qui nous pousse à nous questionner sur la crédulité de nos actions, réactions face à la médiatisation des personnalités.
Laurent Lafitte apporte la dose nécessaire de cynisme et d'arrogance dans ce personnage qu'on aime détester. Sandrine Kimberlain n'est pas plus mauvaise ou meilleure que d'habitude, elle arrive par petites touches à donner de la carrure à son personnage de mythomane compulsive. Je pense tout de même qu'il aurait fallu donner ce rôle à une meneuse, une actrice qui aurait porté le film avec sa prestation. Sandrine Kimberlain est clairement une actrice, un peu à la Vincent Lindon, qui excelle en tout mais qui n'arrive pas souvent à se transcender. Ce n'est pas une sprinteuse, elle est plutôt adepte du marathon. Celle-ci est trop commune et écrasée par certaines invraisemblances du scénario pour capter la pleine attention du spectateur. Elle joue cependant à merveille son personnage notamment lors de l'interrogatoire où elle enchaîne les mensonges avec une poker face impressionnante.
Pour conclure, Elle l'adore a le mérite d'être plein du début à la fin mais manque de finesse d'écriture. Les personnages qui gravitent autour des deux héros sont là pour combler le restant de film et c'est bien dommage, car montrer les mécanismes du star system était une idée extrêmement intéressante.