Le droit dans l'oeil
Si le premier volet consacré à Sasori pose les bases d’une marque de fabrique —voire d’une identité forte— absolument indiscutable et séduisante, Ito surprend ici l’amateur en déconstruisant son...
le 28 sept. 2012
22 j'aime
11
La Femme Scorpion est de retour, plus redoutable que jamais !
Le premier film fut un véritable succès et son influence s'est vite fait ressentir. Baby Cart 4 : l'âme d'un père, le cœur d'un fils s'est ainsi inspiré de Sasori pour créer le personnage d'Oyuki, femme violée en quête de vengeance. Du coup, une suite devenant inévitable, moins de 6 mois après le premier opus, Elle s'appelait Scorpion débarque sur les écrans japonais.
Si Shun'ya Itô reste derrière la caméra et Meiko Kaji interprète à nouveau la tragique héroïne, le film s'affranchit tout de même de son prédécesseur. Ici, nous n'avons pas affaire à un Women In Prison mais à un véritable road movie. Cet épisode est bien plus féministe que le précédent, Nami/Sasori étant accompagnée de sept compagnonnes toutes victimes directement ou indirectement des hommes, les rabaissant au rangs de Geishas ou de "pondeuses" d'enfants. L'une d'elle a noyé son fils après que son mari l'ait quitté, une autre a tué son amant après qu'il ait violé sa fille, une troisième s'est retrouvée sur le trottoir... Ces femmes aux aboies, rejetées et condamnées, Sasori s'en fait le bras vengeur. Une évolution pour l'héroïne qui, dans le premier épisode, se battait pour sa propre cause. Ce parti pris du réalisateur se reflète dans sa mise en scène où l'héroïne ne cesse d'être icônisée (sublime Meiko Kaji, plus charismatique que jamais). On en oublierait presque qu'elle ne prononce qu'une seule phrase pendant tout le long du métrage.
Les passages oniriques sont toujours présents. On retiendra surtout une scène employant les codes du théâtre japonais traditionnel (kabuki) pour raconter le passé des sept héroïnes ainsi qu'un plan troublant : une cascade d'eau se teintant du sang d'une jeune femme venant de se faire violer. Le rythme de l'action est soutenu et le film racole moins du côté de la vulgarité, préférant le développement de ses personnages à l'accumulation de scènes extrêmes (qui sont cependant toujours bien présentes).
Avec Elle s'appelait Scorpion, Shun'ya Itô ne signe pas un meilleur film que La Femme Scorpion mais un film autre. Il récidivera d'ailleurs avec La Tanière de la bête, dernier volet qu'il réalisera. C'est cette volonté de proposer un film différent à chaque épisode qui fait qu'il est assez difficile de dire lequel des trois films est le meilleur. A défaut, on pourra toujours constater qu'ils sont tous excellents dans leur genre.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films d'action avec une héroïne et Les meilleurs films de 1972
Créée
le 4 janv. 2011
Critique lue 653 fois
10 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Elle s'appelait Scorpion
Si le premier volet consacré à Sasori pose les bases d’une marque de fabrique —voire d’une identité forte— absolument indiscutable et séduisante, Ito surprend ici l’amateur en déconstruisant son...
le 28 sept. 2012
22 j'aime
11
La Femme Scorpion est de retour, plus redoutable que jamais ! Le premier film fut un véritable succès et son influence s'est vite fait ressentir. Baby Cart 4 : l'âme d'un père, le cœur d'un fils...
Par
le 4 janv. 2011
10 j'aime
2
Suite directe de l'excellent «La femme scorpion» qui construisait de fort belle manière le personnage au charisme fou de Sasori, «Elle s'appelait Scorpion» continue dans les traces fraîches de son...
Par
le 10 mars 2015
7 j'aime
2
Du même critique
Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, le cinéma américain est arrivé à un point où la technologie est en capacité de donner vie aux récits ambitieux des auteurs de science-fiction...
Par
le 8 nov. 2011
30 j'aime
2
Icône de la pop culture japonaise qui trouve ses origines dans un manga culte, La Femme Scorpion a gagné, au fil des ans, la réputation d'un film déviant, digne représentant du cinéma bis des années...
Par
le 4 janv. 2011
28 j'aime
2
Soyons honnête : face à Halloween ou aux Griffes de la nuit, Vendredi 13 a toujours été le parent pauvre. A l'inverse de John Carpenter (Assaut, The Thing, Christine...) et Wes Craven (La Dernière...
Par
le 23 févr. 2011
27 j'aime