Ruby Sparks
J'espérais pouvoir dire du bien de ce film, d’autant plus que j’appréciais que Jonathan Dayton et Valérie Faris n’aient pas cherché à faire quelque chose qui ressemblerait à un « Little Miss Sunshine...
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le 6 oct. 2012
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4
Je n'ai pas vu Little Miss Sunshine, que ce soit dit, je m'en porte plutôt bien merci.
Je n'aime pas trop le point de croix, mais par contre j'excelle dans l'art de la broderie. Apprécie ami de Senscritique.
Il y a peu de temps, un événement horrible est survenu dans ma petite vie morne de bibliothécaire (même pas à temps complet). Ma mère, qui jusque là n'avait pas présenté d'intérêt pour mon lieu et mode de vie, a décidé que ce serait sympa de venir passer quelques jours chez moi.
Chez moi, c'était en fait chez nous : le chat, le mec de l'époque et moi.
3 jours, je peux vous assurer que c'est long, très long.
Adieu les soirées grignotage canapé séries TV, adieu les games tardives sur LoL, adieu la douche chaude et longue avant d'aller dormir, adieu les grasses mat'.
Bonjour l'invasion du frigo par les putains de légumes du jardin, les parties de rami, le coucher à 23H.
Bref, il a bien fallu occuper Dame Maman, entre un salon du chocolat moisi, les courses à 17h le samedi dans un hyper-marché, les instants tricots (tellement délicieux seule ou avec une copine wink @MMM). J'ai du prendre les devants, proposer un film, pour que le mec de l'époque puisse faire son raid tranquillou et accessoirement pour clouer le bec de la génération antérieure.
Je vais faire le parallèle avec Eternal Sunshine de Gondry, parce que c'est facile, extrêmement facile : amour et fantastique, youhou putain je suis un génie de la critique.
Eternal Sunshine à l'époque où il était sorti en salle (ça commence à dater hein), j'avais été le voir sans connaissance de cause, jamais entendu parlé, pas vu la bande-annonce, l'affiche me plaisait. Kate Winslet avait les cheveux bleus, moi aussi. Ouais, il n'en faut pas plus.
Et j'ai adoré, du début à la fin, sans raison particulière. Je ne crois pas les cinéphiles et autres petits guerriers du bon goût qui ne jurent que par plan séquence, profondeur scénaristique et autres conneries. J'aime la culture populaire, je conchie les élitistes. Si je me laisse happer par un film, oubliant un temps la réalité, c'est gagné.
Ruby, c'est pareil.
Raté au cinéma, jamais vu la bande-annonce. Mais l'affiche me plaisait, ça réunissait ce que j'aimais : les collants colorés, les bicyclettes à paniers, Paul Dano qui me fait penser à quelqu'un qui m'a été cher un moment dans ma vie, les livres, le bleu. Je l'avais rangé dans un coin de ma tête et il n'était pas ressorti depuis.
Trouver un film qui plaise à ma mère c'est compliqué, je me souviens m'être farcie un Gabin plus que médiocre pour lui faire plaisir, mais y'a des limites à respecter quand même.
Je jette un œil à la DVDthèque personnelle, entre la collection Seagal Chuck Norris du mec de l'époque, ma collection de slasher des années 80, quelques autres titres vus et archi vus, rien ne trouve grâce à mes yeux.
Internet, clavier, dernières sorties DVD, on remonte un peu dans le temps, pas tellement envie de me faire gauler par Hadopi pour une daube récente, là à quelques clics, l'affiche qui me plaisait tant.
T411, Utorrent, c'est parti, en version française, parce que tu comprends "lire les sous-titres ça fatigue les yeux, à mon âge tout de même". Je te rassure, ami, j'ai acheté le DVD après.
Dans un moment de grâce infini, Maman s'est endormie, pendant les premières minutes du film, sans ronfler (ouais parce qu'elle m'avait foutu la honte au ciné lors de la séance de Harry Potter et la chambre des secrets, j'en ferai une critique tiens, c'est une broderie intéressante).
Ruby, parenthèse enchantée, vraiment.
Je l'accorde, rien d'extraordinaire dans le scénario, mais merde, ça fonctionne, ça fonctionne tellement bien.
Paul/Calvin Zoe/Ruby sont nés pour être ensemble IRL ou sur le papier. Je ne me pose pas la question de la relation créateur/créature, Code Lisa l'a déjà fait. C'est une belle histoire d'amour, j'ai envie de croire que c'est le genre de choses qui pourraient arriver pour de vrai (PAPAPAPAM).
On aime Calvin pour son côté artiste paumé malheureux, on est heureux quand il apprivoise sa nouvelle relation avec Ruby, on le hait de tous les pores de notre peau quand il la contrôle comme un pantin.
Tout dans ce film relève du cliché romantique puant, tout est téléphoné d'avance, mais qu'importe.
Ce que je retiendrai, c'est comment je me suis sentie bien après ce film, avec le sourire et l'espoir que ma mère ne se réveille pas, juste quelques minutes, le temps de savourer ce joli moment.
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Créée
le 17 févr. 2023
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