Scorsese et l'acide acétylsalicylique
Un temps soit peu, si tu daignes aller voir ce film, détourne toi vite de cette page web, car elle va être riche, d'une part mon talent rédactionnel risque de te faire mal à l'égo et d'autre part, elle sera riche en révélations et je dévoilerai le dénouement tragique de cette histoire hors norme.
Les redites sont main courante sur le merveilleux monde du 2.0., je ne vais pas déroger à la règle.
Commençons par le commencement (ne t'offusque pas, ce n'est pas comme si je n'avais pas prévenu).
Quelques mots sur le film : avant d'être une adaptation cinématographique, Shutter Island est un roman, classé dans la sombre catégorie des thrillers psychologiques, écrit en 2003 par Dennis Lehane. Il est ensuite adapté en bande dessinée par Christian De Metter, parue en 2008.
Je ne m'étendrai pas sur le sujet, je n'ai lu ni le livre, ni la bande-dessinée. Je me permettrai simplement une petite parenthèse, je t'entends déjà lecteur pénible et pointilleux, « Quoi comment ça ? Tu te permets de tailler un short au film de Scorsese sans avoir lu le livre ? Comment veux-tu être objective sans avoir un point de comparaison quant à l'adaptation ? ».
Sur ce je te répondrai : « (Pauvre tâche, ce n'est pas dit à haute voix, mais pensé tellement fort) Je ne suis pas critique cinématographique, je ne rédige pas ces quelques lignes pour une quelconque feuille de chou, être objective, je m'en contrecarre. L'objet cinématographique et l'objet littéraire sont par nature et définition deux arts différents, puisque le support de vision/lecture est différent, l'appréhension et la compréhension du dit objet se fait indépendamment de son « alter ego ». »
Parenthèse fermée.
Je ne vais pas passer trois plombes sur le trailer et la distribution du film, la bande-annonce est un pur produit marketing qui fait saliver le futur spectateur, le but c'est de faire du point, pardon du chiffre, je dirais simplement que le trailer de Shutter Island m'a fait autant salivé que celui de Phénomènes, et le résultat étant, ces deux block busters à la con m'ont filé une migraine pas possible et m'ont fait regretter de n'être pas restée chez moi à glander sur Facebook.
Le synopsis : En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l'île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L'une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Œuvre cohérente d'une malade, ou cryptogramme ?
Mon avis personnel à moi sur le film : comme pour la plupart des loisirs et activités en société, tout est une histoire de contexte. Peut être bien que j'étais mal lunée ce soir là, peut être bien que la salle était bondée, peut être bien qu'il faisait trop chaud, peut être bien que c'était le dernier soir des séances à trois francs cinquante, peut être que le fait d'avoir été me faire une toile la veille m'a conditionné à ne pas apprécier à sa juste valeur le film... Non, je te fais marcher, le but n'est pas d'être objectif mais totalement subjectif, ce film ne casse pas trois pattes à un canard.
L'intrigue est d'une mollesse insultante, l'avancée progressive est d'un ennui mortel, un twist final qui n'en est pas un, tu sais la fin du film dès la 30ème minute.
Merci d'être passé sur cet autel haineux.