Sorcière et héritière malgré elle

Qui ne connaît pas Elvira ? Toi , toi , toi aussi ? Vous ne connaissez pas ? Ben moi non plus. Du moins, je ne la connaissais pas avant Halloween dernier, où je suis tombé sur ce personnage. Elle mériterait une chronique mais en réalité, elle n'en vaut pas la peine. Pour la petite histoire, il s'agit d'un personnage créé par Cassandra Peterson, animatrice et actrice qui n'avait avant ça pas fait grand chose de notable à part de la figuration, notamment dans le film Les diamants sont éternelles où elle jouait une danseuse topless (oui, c'était une habituée des rôles sexy). Par la suite, afin de créer un show télévisuel de présentation de films, elle créa avec les producteurs de l'émission Fright Night, le Elvira's Movie Macabre, une émission où Cassandra Peterson présenta des films d'horreur issus de série B avec un personnage calqué sur le personnage de Vampira, elle même étant une variation de Mortitia Adams. Ainsi est née Elvira, la maîtresse des ténèbres, une sorte de gothique aux cheveux étranges, avec un décolleté bien échancré superficielle et faisant des remarques sur sa (grosse) poitrine et son sex appeal , mais étant fan des films d'horreurs issus du bis et fauchés. Et cette émission fut un succès au point qu'elle est devenue culte, apparaissant dans plusieurs séries comme l'homme qui tombe à Pic, Chip's et Parker Lewis Ne Perd Jamais. Même aujourd'hui, le personnage est aussi populaire dans la sphère geek et horrifique et l'actrice campe toujours le même personnage actuellement dans des séries, dans une téléréalité à sa gloire et plusieurs revival de son émission. En comparaison, c'est la Dorothée des Etats-Unis qui présente une version horreur d'Escale à Nanarland. Et cette année marque les 30 ans du film consacré au personnage, qui est donc le 2e personnage télévisuel à avoir son film après Pee-Wee par Tim Burton. Et le moins que l'on puisse dire est que ce film est à l'image des films qu'elle présente. De la série B sympathique et presque nanarde.

Téléfilm qui passe de la comédie simple à l'horreur bis

Autant dire tout de suite, il ne faut pas chercher un grand film. C'est un téléfilm assez quelconque. Tous ce que fait le film en terme de réalisation fait téléfilm. Même en comparant avec les productions de l'époque (On rappelle que c'était la même année que le premier Die Hard, de Roger Rabbit et de Bettlejuice si on tape sur l'horreur. Et on me souffle à l'oreille que c'était l'année de Robocop et du premier Chucky). Donc ouais...Cela dit, le film reste regardable. Néanmoins vers la fin, il a assume son coté horrifique et donne un charme issu du cinéma bis. Pas franchement mémorable mais on sent vraiment d'en faire un film une série B plutôt cool au niveau de la mise en scène. Les effets pratiques sont comiques mais c'est le but. Il n'a pas l'ambition d'être le film le plus classe du monde mais de faire vivre à son personnage principal le même genre de film qu'elle affectionne. Tiens parlons en des personnages.

Elvira joue Cassandra

Elvira du film camper par Cassandra Peterson est...la Elvira présentatrice. Dans la première moitié du film, on ne parle pas du personnage d'Elvira ou d'une actrice qui joue Elvira (faisant un film bien plus méta), mais d'Elvira qui joue Elvira. Oui, Elvira maîtresse des ténèbres est une présentatrice d'émission, jouant de ces charmes afin de vouloir mener la belle vie qui se retrouve héritière d'un pactole, lui permettant d'ouvrir un cabaret à Las Vegas. J'ai lu sur Wikipedia que Cassandra Peterson a été nommé au razzie awards de la pire actrice en 1988. Bah, cela montre que cette cérémonie est très conne parce qu'il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir qu'elle joue son personnage. Ou plutôt joue ce que le public attend du personnage. Elvira est dans ce film comme dans ses émissions, : exubérante, sans gênes, matérialiste, à toujours de la répartie, naïve, profitant à fond de son sexe appeal, mais reste vraiment marrante et à un bon fond. Le film exploite beaucoup son personnage mais fait attention qu'elle ne mâche pas trop le décor et que le reste de son monde soit tellement en décalage pour que ça passe. On se prend d'affection pour ce personnage en quête de gloire et de célébrité mais dont l'excentricité bouleversera la vie Fallwell.

Parce que les autres personnages, on s'en fiche royalement. Tous les personnages sont des clichés. On a le beau gosse Bob (Daniel Greene) que Elvira veut à tout prix sauter, on a Vincent Talbot (William Morgan Sheppard qui...a quand même une sacrée carrière quand même !) le méchant sorcier qui veut le livre de cuisine qu'Elvira a hérité (et accessoirement, c'est le grand oncle), Chastity (Edie McClurg) qui est la mégère coincée du comité de moralité, Patty (Susan Kellerman), la rivale jalouse, les jeunes tout droit sortie de l'année 1955 de Retour Vers le Futur etc etc. Et on rajoute les producteurs verreux qui sont de gros porcs ainsi que le manager d'Elvira qui... ne sert pas à grand chose (et le pauvre caniche).

Elvira Vs The World ?

Bref, avec tout ça qu'en est-il de l'histoire ? Et bien Elvira hérite de sa grande tante d'un manoir et d'un livre de sorcellerie dans un trou perdu du Massachusetts, mais sa présence va être hostile aux habitants du coin, au contraire des jeunes qui sont attirés par son coté sexy (pour les garçon) ou son anticonformisme (pour les filles). Elle sera accusée de perversion alors que tout ce qu'elle veut c'est de l'argent pour se payer son spectacle. Bref, c'est du Elvira show avec en toile de fond une histoire digne d'une téléfilm Disney Channel, qui se transforme en série B horrifique. Même si l'histoire n'est pas extraordinaire, tellement clichée que cela en devient nanardesque, elle n'est pas mauvaise en soit, et la partie horrifique avec monstre, pouvoirs démoniaques (avec effets spéciaux de "qualités" ) est plutôt marrant. Evidemment, on s'attend vraiment à la fin où par un twist aussi simple que prévisible qu'elle a tout ce qu'elle veut. Du coup, tout dans le film n'est pas là pour faire un bon film avec une bonne histoire (même la révélation sur Elvira n'apporte rien). En faite, le film est Elvira qui vit une aventure digne des films qu'elle présente. Ni plus ni moins. Le scénario est réduit à son minimum, l'histoire est clichée au possible, mais c'est pas mal racontée, malgré que tout, mais vraiment tout soit téléphoné. Les détracteurs lui diront à chaque fois : mais couvre toi !

Série B présentée et jouée par Elvira

Elvira Maîtresse des Ténèbres est un téléfilm d'Elvira, réalisé par Elvira, joué par Elvira. Du coup, ne cherchez pas un grand film mais une série B sympathique, avec une réalisation pas trop mal, des effets spéciaux à la hauteur du délire et une histoire là que pour faire vivre une grande aventure sur le personnage. Après le succès du film, Cassandra retentera l'expérience des années plus tard avec Elvira et le Château Hanté.

Au revoir et faites de Mauvais rêves !