Salut mes chéris. C'est encore moi. Votre dévouée Elvira, celle dont vous admirez les belles formes... et les formes pleines. Celle qui joue de la cornemuse, de la flûte et du pipeau un trou, vous souhaite de mauvais rêves. Bonne nuit les petits.
" La maîtresse des ténèbres, Elvira ! "
Bienvenue au pays de l'absurde et du grand n'importe quoi où l'on va parler d'une prêtresse du film d'horreur adepte dans l'art de la sorcellerie et autres créatures mystiques tenue par une dévoreuse d'hommes hyper sexualisée qui fit le bonheur de nombreux adolescents encore vierge (et pas que...) : « Elvira ! » Une comédie noire déjantée qui n'a pas peur du loufoque ni de l'absurde avec son attraction principale, l'animatrice "Cassandra Peterson". Une figure emblématique de la pop culture horrifique américaine connut pour avoir animé durant les années 80 une émission spécialisée dans les films d'horreur de série B et Z : « Elvira's Movie Macabre ». Un programme télévisé qui va faire du personnage d'Elvira, la maîtresse des ténèbres, une icône d'épouvante sur laquelle le studio va tenter de rentabiliser un maximum de dollars via des jeux vidéo, des bandes dessinées, des séries animées et autres goodies, jusqu'à une adaptation cinématographique exclusivement centré sur le personnage.
Elvira réalisé par James Signorelli est un film décalé très amusant qui met en avant Cassandra Peterson dans son propre rôle d'animatrice en tant qu'Elvira. Une bonne manière de jouer encore plus sur le succès de ce personnage atypique caractérisé par son look gothique méga sexy avec ses grands yeux bleus, ses longs cheveux noirs ébouriffés, pour ne plus que voir son décolleté ultra plongeant laissant apparaître une énorme poitrine rebondissante hypnotisante. Des attributs généreux avec lesquels la comédienne ne cesse de jouer par une attitude aguicheuse émoustillante, où chaque élément est un prétexte pour la sexualiser quitte à tomber dans l'outrance. Si bien, qu'elle en devient une caricature délurée dont on se moque de façon bienveillante avec quelques idées perverses dans le coin de la tête. En clair, tout est bon pour qu'elle agite ses gros seins qui sont des armes convaincantes ! Au-delà du physique vamp affriolant, Elvira montre une personnalité marginalisée qui s'écarte de la norme par une vivacité d'esprit engageante hilarant où la belle démone n'a pas peur d'assumer l'ensemble de ses pensées. Elle fracasse la baraque avec des punchlines tranchantes portées sur le cul. Un protagoniste authentique et haut en couleur (malgré le noir) inimitable !
Un tel personnage à notre époque ferait trembler le monde féministe qui sortirait les fourches pour brûler une telle ignominie au nom d'une bien pensance totalitaire. Un thème que le scénario exploite avec une ironie moqueuse bienvenue, en envoyant Elvira dans la ville ultra-conservatrice de Fallwell dans le Massachusetts, où elle doit hériter d'une arrière tante décédée. L'emblème de la provocation sexuelle émancipée de toutes formes d'autorités et de retenues qui débarque à Pétaouchnok, la ville des ploucs coincés du cul. Une rencontre qui va faire des étincelles avec la population qui va vivre l'arrivée d'Elvira comme une véritable profanation du culte divin et de la censure conservatrice. À partir de là découle un récit burlesque où va se confondre sorcellerie, humour gras, érotisme gentillet, rivalité féminine, émancipation... pour offrir une macédoine perturbante à laquelle il est obligatoire de souscrire au personnage lascif et échauffant d'Elvira pour espérer passer un agréable moment. La réalisation est correcte faisant appel à une mise en scène dont on appréciera quelques effets notamment à travers son ambiance lugubre kitsch typique des années 80, que la photographie d'Hanania Baer idéalise avec en appuie la composition musicale de James B. Campbell, qui termine d'installer ce cadre particulier participant au charme du film.
La distribution tient bien plus de la caricature que de la performance d'acteur mais au vu de l'univers disjoncté exploré ça cadre parfaitement avec l'esprit. Cassandra Peterson en tant qu'Elvira est fabuleuse ! Elle tient là le rôle de sa vie qu'elle exploite sans aucune vergogne offrant une caricature des ténèbres unique en son genre. En comparaison, le reste du casting à du mal a exister face à elle. Même William Morgan Sheppard qui offre pourtant un antagoniste amusant sous les traits de Vincent Talbot, fait pâle figure face à Peterson. Seule la comédienne Edie McClurg, sous les traits de Chastity Pariah, parvient à tirer son épingle du jeu par le biais d'un personnage poilant. Celui d'une bique qui se pose comme la gardienne de la vertu, de la moralité et de la censure au nom de Dieu le tout-puissant. Une gorgone emportée, mal baisée et pisse-vinaigre qui offre une dualité formidable à Elvira. Les séquences où Chastity pète les plombs sont très drôles :
« - À partir d'aujourd'hui, tout étudiant sera exposé à un renvoi définitif s'il se trouve surpris en compagnie de cette espèce de roulure !
- Monsieur le principal, je vous demande de ne pas l'appeler par ce nom. Voyons ce que vous voulez plutôt dire, c'est que cette Elvira est une personne de petite vertu. Une pourvoyeuse de maladies honteuses. Une envoyée spéciale de Sodome et Gomorrhe. Une sale petite traînée vicieuse et perverse ! Une coureuse de males ! Une prostituée ! Une putain de quatre sous ! Une mangeuse d'homme !!! »
Un film qui ne manque pas de scènes délirantes comme lors de la séance de cinéma qui se termine par une performance de danse en mode flashdance pour Elvira sur la chanson : "Maniac - Michael Sembello". La confrontation finale est divertissante, de même que la fête de la commune qui se termine en partouze générale avec les coincer que compte le bled : un moment incroyable. On appréciera les nombreux clins d'œil à d'autres films d'horreur comme L'Attaque des tomates tueuses, It Conquered the world, ou encore Alien.
CONCLUSION :
Elvira réalisé par James Signorelli est une ode au personnage fictif de l'animatrice Cassandra Peterson de l'émission emblématique "Elvira's Movie Macabre". Une œuvre décomplexée et délurée à l'image de son personnage principal qui n'hésite pas à gravir les sentiers les plus osés et grotesques pour livrer un contenu assez unique, qui à défaut de plaire à tout le monde assure une originalité totale qui se fout des convenances. Une sorcière hyper sexy dotée d'obus appétissant qu'elle ne cesse de faire rebondir avec allégresse tel un serpent hypnotisant sa proie qu'elle dévore après coup. Et s'il y en a au passage qui sont choqués : « on s'en fout ! »
Le concept déjanté "Cassandra Peterson" alias Elvira, la maîtresse des ténèbres. À prendre ou à laisser.
J'ai toujours rêvé de faire ça et maintenant c'est ma chance.
Alors excusez-moi si je me laisse aller à une petite chanson et à une petite danse.
Mais si vous cherchez des embrouilles...
Me voilà.
Et si vous voulez voir double.
Me voilà.
Je ne suis plus une gentille petite fille...
Les mauvais rêves se réalisent vraiment.
Me voilà.
Je suis une salope en noir alors vous feriez mieux de faire gaffe.
Vous pourriez avoir le mal des transports ou faire une crise cardiaque.
Je peux vraiment faire du rap sur le gonflement dans votre poche.
Faire sortir vos yeux de leur orbite.
Je suis une pure, une dure.
Je suis une vraie femme.
Alors préparez-vous, je vais faire ce que j'ai à faire.
Je peux le faire, je peux tout affronter,
Je peux faire face et en faire de la pâtée.
Si je n'ai pas la recette.
J'improviserai.
Je suis un volcan qui est prêt à exploser.
Attention, vous tous parce que j'arrive.
Faites de très mauvais rêves les amies !