Présenté Hors Compétition au Festival de Cannes 2022, Elvis marque le retour dans les salles obscures de Baz Luhrmann que l’on n’avait pas vu depuis 2013 avec Gatsby le Magnifique. Le réalisateur s’est toujours démarqué par un cinéma grandiloquent et en constant mouvement, donnant des films kitch dans le meilleur des cas, étourdissants voire ennuyeux dans les pires. Il a néanmoins gardé cette vision d’auteur dans son dernier long-métrage pour adapter la vie du King (Austin Butler) et plus particulièrement centrée autour de ses relations son manager et mentor, le Colonel Parker (Tom Hanks). Entre les pressions financières subies et le surmenage de l’artiste, on assiste sur scène comme en coulisses à son influence sur la culture américaine. La bande originale est habitée par l’œuvre musicale de la rockstar, et ses diverses variations soulignent l’héritage qu’il a laissé derrière lui. Sans grande surprise, c’est peut-être le film où la touche Luhrmann est la mieux adaptée à l’ambiance que doit dégager le métrage.
Retranscription assurément très fidèle du monde du show-business, Elvis met en exergue ce pacte Faustien sur lequel on se permet de douter tant les intentions du Colonel diffèrent entre sa voix off et ses actes. Il reste cependant à noter que presque trois heures à un rythme relativement soutenu est éprouvant, et on viendrait même à trouver le temps long par moment. Soulignons toutefois l’époustouflante performance d’Austin Butler qui est habité par Elvis et parvient à nous ressusciter le King le temps d’un film.