Un petit coup de gueule de vieux con tout d'abord, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Quand je vais voir un biopic sur Elvis Presley, le justement nommé The King, un être d'un talent démentiel, une voix d'une beauté à chialer toutes les larmes de son corps que l'on ne croirait pas croyable si une multitude d'enregistrements ne venait pas à prouver la réalité de son existence, une carrière... non, il n'y a pas de mot assez fort pour ça, un de ses êtres humains que les dieux ont créés pour que l'on ne doute pas de leur existence (pour paraphraser Stefan Zweig !)... bref, quand je vais voir un film sur Elvis Presley, c'est en partie pour que mes oreilles soient caressées ou excitées voluptueusement.
Alors pourquoi nous infliger du rap lors du passage de la période des années 1950 (ce n'est pas comme si en plus cette décennie n'avait pas été particulièrement glorieuse dans l'histoire de la chanson américaine pour qu'on n'y trouve pas de quoi piocher !) et lors du générique de fin, bordel ? Pendant ce dernier, dans la salle de cinéma à l'intérieur de laquelle j'étais, les gens ramassaient à la vitesse de la lumière leurs affaires pour se tirer le plus rapidement possible tellement c'était insupportable. D'accord, je confesse une haine irrationnelle pour ce genre musical, mais là, il s'agit d'un biopic sur Elvis, merde... Il faisait du rap, Elvis ?
Bon, Elvis de Baz Luhrmann... Je ne suis pas un super-fan habituellement du foisonnement visuel du réalisateur, en mode accéléré, avec narration perturbée, toutes les couleurs plus ou moins flashy, toute la grammaire cinématographique utilisée, etc., mais là, ça colle bien à l'intensité de la carrière du King. Ce n'est donc pas rébarbatif. J'ai trouvé même que cet aspect non conventionnel sert bien l'ensemble.
Bon, l'histoire est racontée par l'imprésario de l'artiste, le très controversé "colonel" Parker, incarnée par la prothèse nasale de Tom Hanks (C'était utile ce truc ? Ce n'est pas comme si cette ordu... pardon ce cher monsieur avait un visage aussi hyper-connu que celui de sa poule aux œufs d'or !). Pourquoi pas ! Le contraste entre ce qu'il dit en voix-off et ce qui est montré apporte un contrepoint intéressant, mais c'est employé d'une manière trop sporadique pour être efficace de bout en bout. C'est dommage, d'autant plus que l'angle de vue d'une incarnation méphistophélique exploitant, sous une apparence sournoise de bienveillance, sans pitié sa "créature" n'était pas une mauvaise idée.
Autrement, il y a des choses absolument remarquables. Il faut que je salue tout de suite la performance incroyable d'Austin Butler. J'ai eu l'impression de voir Elvis Presley jouer son propre rôle. Il s'investit à fond. Il assure à mort. Chapeau.
Ensuite, c'est excellent scénaristiquement d'insister sur l'influence absolument vitale qu'a eu la musique afro-américaine sur sa carrière. Cela donne les meilleures séquences du lot, avec celles de foule (lors desquelles on assiste à l'hystérie extatique que la star provoquait sur son public, en particulier sur la gent féminine !) qui sont très bien retranscrites.
Que dire de plus ? Ah oui, je kiffe Elvis...