The King of directing

Bryan Singer devrait regarder ce film pour comprendre comment on fait un bon biopic. 

Elvis est sans aucun doute l'un des meilleurs films de l'année 2022. On retrouve un Baz Luhrmann survolté, toujours avec cette mise en scène bien marquée: ces mouvements de caméra animés, son côté burlesque, son montage rythmique bref on est heureux de retrouver le grand Baz qui réussit haut la main son biopic sur le King. 

On sent que le mec s'est éclaté derrière la caméra; l'époque et l'univers d'Elvis ont tout pour plaire au réalisateur de Moulin Rouge. Ca va dans tous les sens, Luhrmann nous raconte l'histoire d'Elvis sous pleins d'aspects différents, c'est riche, c'est pulp et péchu, on est époustouflé par ce qu'a à nous offrir la mise en scène, les décors, le montage, cette musique et cette voix si singulière. On ressent que toute l'équipe du film marchait dans la même direction guidée par leur amour pour le King car tout est d'un très haut niveau technique dans le film. 

Le scénario est parfaitement écrit, narré par le Colonel Parker, impresario de Elvis durant toute sa carrière qui nous parle presque à l'agonie de sa rencontre avec Elvis et de ses grandes années. Le point de vue de Luhrmann sur la question de Parker est très intéressant et tout en nuance parce que le narrateur qui est censé porter le message du réalisateur est juste un vieux qui sombre dans la folie et qui est persuadé d'avoir fait Elvis, que son public l'a tué. Alors que Lurhmann se fout presque de sa gueule finalement puisqu'on comprend tout au long du film que les dires de ce type sont à prendre avec des grosses pincettes, et ça ce n'est pas courant dans les films avec narrateur. 

Le rythme est parfait, le film est assez long mais passe comme une lettre à la poste car la mise en scène de Lurhmann qui explose dès l'introduction avec un montage ultra rythmé met un coup de boost qui peut devenir fatiguant une fois passé 20 minutes. Mais Lurhmann réussi à se poser de telle sorte à ce qu'on ne soit pas rapidement crevé devant une telle énergie. 

Austin Butler et Tom Hanks sont absolument exceptionnels et ça fait sacrément du bien de voir Hanks dans un rôle presque à contre-emploi lui qui est habitué à jouer les héros américains, remplie de bienveillance et de bravoure. 

La BO est folle, le blues côtoie la soul et le gospel mais aussi le rap qui apporte une touche de modernité bienvenue et qui colle parfaitement avec le sujet étant donné que le rap découle directement du blues et du R&B. Luhrmann est fidèle à lui même avec ses anachronismes musicaux qu'on aime tant et qui modernisent terriblement le biopic sur une star qu'on pourrait penser passer de mode. Le choix de Eminem en fin de film est également ultra cohérent, lui qui a vécu sensiblement la même chose qu'Elvis en voulant faire de la musique noire en étant blanc. 

Bref, Elvis est une très grande réussite. On retrouve un grand Baz Lurhmann qui s'éclate derrière la caméra et qui nous en met pleins les yeux et les oreilles. L'histoire tragique d'Elvis est bouleversante et même si vous n'êtes pas fan, vous serez forcément touché par le film et cette histoire d'un homme qui ne partait de rien mais qui avait tout.