District 9, je suis tombé dessus par pur hasard, un soir, en zappant sur une chaîne de la TNT - je ne sais plus laquelle, difficile de s'y retrouver avec leurs innombrables rediffusions. Je n'avais pas accroché des masses, n'ayant vu que certains passages importants, je pense lui redonner sa chance incessamment sous peu.
Le nouveau film de Neill Blomkamp, je m'en tamponnais le coquillard. Le niveau d'attentes se situait au degré 0. Elysium, de ce que j'ai compris, c'est un melting-pot de tout un genre, à la manière d'Oblivion (pour citer une production récente), mais en plus concret et moins prétentieux.
Elysium, c'est un film qui transpose le manga Gunnm dans un autre format. D'un côté, les pauvres malheureux sur Terre qui subissent les maladies, qui doivent se frayer un chemin au milieu d'une surpopulation et des dérives criminelles qui ne cessent de se multiplier. De l'autre, une ville lumière, abritant une sorte de "sélection" humaine, riche et gâtée. Un lieu qui concentre toutes les convoitises et éveille tous les espoirs.
Oui, tout cela n'est pas innovant pour un sou. On est en terrain déjà conquis par des dizaines d'autres oeuvres sorties avant celle-ci. Il est donc intéressant de voir comment le jeune réalisateur parvient à sortir son épingle du jeu, si du moins il y arrive ? Je ne saurais répondre à cette question, honnêtement. Mais il y a des idées qui ne trompent pas, des intentions positives qui se ressentent...
Avant d'en venir aux défauts, j'aimerai énuméré quelques points qui m'ont pas mal emballé. Forcément, il y a les aspects visuel et contextuel qui rappellent évidemment District 9 et ses recoins sales, alliant la pénombre de la vie d'en bas et la survie de tous les jours en terrain hostile. Un autre effort notable concerne les scènes de combat qui nous plonge véritablement dans le feu de l'action, il y a un petit côté vidéoludique-cinématique dans le jeu des mouvements et leur dynamique, et cela contribue à la tension de chaque instant.
Le show est assuré par Matt Damon qui porte le film à lui tout seul... et c'est bien ça le problème, le reste du casting n'est pas suffisamment convaincant face à l'ange rouillé qu'est Matt dans la peau de Max, reprenant ainsi le concept de l'homme et la machine. L'ensemble des acteurs n'est pas désastreux, seulement ça porte préjudice à la crédibilité du déroulement de l'histoire et aux altercations entre les personnages. Le bad guy joué par Sharlto Copley a de la gueule, mais un physique de gringalet. J'ai du mal à mettre des mots sur sa prestation, disons que c'est mitigé.
Je trouve regrettable que le scénario n'ait pas été aussi poussé, a fortiori il y avait plusieurs cartes à jouer. On tombe dans le politiquement correct alors que les conséquences auraient pu prendre une forme unique en exploitant davantage la trame politique, cette idée de coup d'état était excitante. Quant à la bande-son... merde... je n'ai pas d'avis à l'heure tapante, parce qu'elle ne m'a pas marqué du tout. J'ai cru comprendre qu'il y avait des sons désagréables, plus ou moins, je n'y ai pas fait attention. Elle a au moins le mérite de ne pas crouler sous une obsession omniprésente qui consiste à se coller aux oreilles des spectateurs.
Elysium, dont la technologie et le cradingue sont l'essence même de son univers, est un western cyberpunk divertissant qui alterne des hauts et des bas dans son récit - ce qui est plutôt adapté au parallèle des deux habitats - sa vision noire et désespérée du futur sert une action testostéronée et rythmée par la violence des actes. Malheureusement, c'est sans compter les nombreuses imperfections, et un manque de prise de risque dommageable par rapport au message dénonciateur, faisant perdre au film l'envergure de ses débuts.
Je ne le recommande pas, mais je ne vous le déconseille pas non plus. A vous de voir où vous mettez les pieds.