Je suis un garçon optimiste, je crois encore que j’ai le droit d’aller voir un blockbuster estival une fois par an, profiter de la clim, me distraire gentiment, sans même demander la lune…
Cette année, j’ai jeté mon dévolu complètement par hasard sur celui-là, j’ai hurlé des larmes de sang à la simple idée que le misérable Del Toro puisse proposer des robots contre des monstres, j’ai honteusement déclaré forfait au dernier moment pour ne pas avoir à subir un Brad Pitt chevelu et père de famille contre des zombies, j’ai esquivé soigneusement tous les super-héros minables et les franchises essoufflées jusqu’à la moelle et me voilà devant ce machin, ayant appris entre-temps que c’était par le réalisateur de District 9, navet surestimé au final grotesque mais qui avait pour lui un petit peu de fraîcheur dans sa première partie…
Nous retrouvons ici tous les défauts du précédent, mais en pire, un message politique digne de la maternelle, une shaky cam vomitive, des ralentis disgracieux, une musique putassière et un final pitoyable où les robots géants sont remplacés par des exosquelettes tout aussi puérils, rien à sauver…
Il y a en plus l’insupportable rajout de la poule et du gosse inutiles, avec histoire mièvrissime en prime, la pauvre Jodie Foster qui joue la Française (ce qui, pour un film qui assène lourdement une thématique sur l’accès à la santé des plus démunis ne laisse pas de paraitre étrangement et involontairement ironique…) et disparait stupidement pour laisser la place à la conclusion bourrine du grand méchant loup qui parle comme Borat (le même qui passait en petit employé miteux dans District et qui n’a absolument pas les épaules pour être un vilain d’envergure…). William Fichtner joue une fois de plus le millionnaire insupportable alors que son seul visage est une insulte pour les yeux et je crois qu’il n’y a que Matt Damon pour ne pas m’avoir trop fait souffrir…
Oui, parce que bon, Matt Damon, c’est une moulasse, c’est avéré, mais à tel point qu’il en devient presque impossible de le détester vraiment, il reste neutre, insignifiant, pas dérangeant, ce qui est énorme vu le film…
Sinon, l’ensemble est un concentré de caricature absolument indigeste dans toute la présentation du monde futur sans même avoir le minimum de cohérence qui pourrait excuser un peu tout ça… Je crois que même les dogmatiques les plus forcenés qui pullulent sur ce site sans le moindre recul historique ont une vision plus subtile de la lutte des classes… Même un gros porc comme Verhoeven utilise l’ouvrier futuriste comme un élément de son histoire, pas comme l’unique argument de son film, à ce niveau-là de didactisme imbécile faut se couper les bras et faire de la poterie, pas se sentir le droit de tourner des films…
La seule bonne nouvelle de cette horreur, c’est que je m’étais promis que si celui-là ne méritait pas au moins un 4, j’allais voir Lone Ranger le lendemain, même si ce pleutre de Nono déclarait forfait d’avance, ce qui a fait que j’ai fini pas l’avoir miraculeusement, mon film divertissant de l’été, mais ce n’est pas grâce à cet Elysium franchement raté.