Neill Blomkamp confirme ses thèmes de prédilection, et le genre qui l’amuse : Elysium, film de science-fiction, parle encore de ségrégation. Finit le racisme, District 9 est déjà venu nous dire que nous sommes tous les mêmes par-delà nos origines géographiques, Elysium vient prolonger le propos à notre environnement social : la misère inéluctable des pauvres, maintenus sous pression par les plus riches.
La Terre est sèche, malade, et peuplée de hordes sales entassées dans des bidonvilles insalubres. Le quotidien est consacré au labeur pour ceux qui espère survivre, les autres meurent dans l’indifférence. Tous vivent surveillés, encadrés par un système totalitaire accepté par tous. Dans l’espace, les plus riches se préservent du temps et des catastrophes sur une station spatiale de luxe, Elysium. Outre l’exploitation du monde qu’ils ont quitté, ils errent nonchalamment dans l’oisiveté. Là-haut, les plus riches sont à l’abri des maladies et du vieillissement, et profitent de nombreuses technologies de pointe.
Alors il est question du partage de ces richesses, plus spécifiquement du partage de ces technologies, notamment médicales. Ce qui amène Max à tenter le passage, la traversée vers l’eldorado. Pour survivre d’abord, égoïstement, et bientôt, pour sauver une petite fille.
Neill Blomkamp continue de combattre les discriminations, les inégalités et toutes les formes d’apartheid. Dans un univers de science-fiction toujours clair, lisible et facilement compréhensible, Neill Blomkamp transmet un message d’humanisme et de vivre ensemble, combat l’individu pour asseoir le bien commun, et nous prend par la main pour délivrer sans ambiguité un message socio-politique d’égalité et de fraternité. Avec Elysium, le jeune réalisateur sud-africain confirme tout le bien qu’il nous inspire, et insiste sur ses positions humanistes. Quand le divertissement est intelligent et porte un discours aussi clair, il n’y a plus qu’à profiter du moment pour se laisser convaincre de bien-fondé du discours.
Matthieu Marsan-Bacheré