L'enfant et le feu
Après le miraculeux biopic qu’était Jackie, Pablo Larrain revient avec Ema, une oeuvre difficile à empoigner mais dont la vitalité et la force de fascination l’emportent sur tout le reste. Après...
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Un feu tricolore qui flambe dans la nuit sous le regard d'une apprentie pyromane. La première scène d'Ema brûle la rétine et annonce un film incandescent. Et il l'est en effet, propre à diviser largement ses spectateurs, ce qui n'est pas nouveau pour le réalisateur chilien Pablo Larrain, si l'on veut bien se souvenir de El Club, qui a précédé les moins controversés Neruda et Jackie. Cette fois, le cinéaste se confronte à un sujet contemporain, avec ce portrait d'une jeune fille au feu, danseuse par ailleurs, qui va incendier sa propre existence et celle de quelques autres au passage. Le scénario d'Ema est complexe, emberlificoté, diront ses détracteurs, autour d'une adoption qui a mal tourné. Mais il y a bien d'autres choses dans le film : de nombreuses scènes de danse (trop, peut-être), de la musique (reggaeton), du sexe et des manipulations. Pour être juste, tout ne semble pas toujours très compréhensible dans les motivations d'Ema et le montage,qui peut paraître cacophonique, n'aide pas à s'y retrouver même si les explications de fin font comprendre l'essentiel. Avec le cadre somptueux de Valparaiso comme décor, le film de Larrain se révèle une œuvre fascinante, à la limite du fantastique, dont la brillance de la mise en scène est indéniable et qui ne peut laisser indifférents que ceux qui considèrent le long-métrage comme un exercice de style vain, voire prétentieux. Mais même ses contempteurs seront d'accord pour saluer la performance ébouriffante de la chilienne Mariana di Girolamo, en héroïne libre et désinhibée, qui n'avait jusque là tenu que des rôles dans des séries télévisées locales. Gael Garcia Bernal, en retrait, est comme toujours excellent dans un personnage cependant beaucoup plus mûr que ceux qu'il a le plus souvent l'habitude d'incarner.
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le 2 mai 2020
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