Alors en pleine ascension depuis sa mémorable prestation dans Birdy, Nicolas Cage alterne les comédies dans les années 80, démontrant peu à peu un talent pour l'exagération et les exubérances. Ainsi atterrit-il en 1989 dans une comédie fantastique où il incarne un agent littéraire déjanté et tyrannique qui, après s'être fait mordre par une jeune femme, va peu à peu sombrer dans la folie en croyant devenir un vampire. Et si le pitch est original, son traitement s'avère en revanche terriblement décevant...
Outre le cabotinage aujourd'hui culte de Nicolas Cage, c'est face à une histoire incompréhensible, des gags inexistants et une absence totale de malice qui rend le long-métrage repoussant. Avec sa mise en scène académique et ses ellipses narratives grotesques, Embrasse-moi vampire n'arrive jamais à être distrayant : le côté comédie délurée n'est assuré que par les élans incontrôlables d'un Nic Cage survolté tandis que le côté fantastique/paranoïaque n'est jamais exploité, le reste de l'intrigue consistant à montrer les brimades de plus en plus lourdes de notre héros face à une timide employée (María Conchita Alonso, paumée de chez paumée).
De plus, on ne sait jamais vraiment si l'on a affaire à une comédie noire ou à un drame urbain, le ton étant à chaque fois ébranlé par des séquences s'enchaînant n'importe comment. Quant à la présence de la "vampire", interprétée par la plantureuse Jennifer Beals, on ne saura jamais son identité ni ses motivations, le film préférant rester sur un doute paranoïaque maladroit. Ainsi, Embrasse-moi vampire est sans hésiter l'un des pires films de Nicolas Cage, le long-métrage étant plus connu pour les grimaces de l'acteur et les memes qui en découlèrent sur Internet que pour sa qualité. Dispensable voire carrément évitable.