Forcément, alors que sa suite Voyez comme on danse sort en salle, je me suis dit qu'il fallait que je vois le film original avant d'éventuellement me laisser tenter par une petite séance. Et bien, chose certaine, le visionnage de cet Embrassez qui vous voudrez m'a surtout convaincu de ne pas m'y risquer, tant j'ai trouvé le film plutôt moyen mais surtout... malaisant.
Attention, pas malaisant comme certains films savent l'être sur des intrigues dramatiques ou psychologiques de haute volée, non ici simplement malaisant dans une banalité peu intéressante et loin d'être originale qui dépeint une multitude de personnages névrosés par la vie qui en arrivent à faire n'importe quoi. Et ce avec tous les clichés possibles !
Je vais vous en épargner ici l'énumération non exhaustive mais entre les tromperies, les quiproquos, la jalousie, la folie, l'ado en chaleur, le deuil non consommé, une touche LGBT qui semble ici faire mode, je crois que tout y passe. Et tout se mélange pêle-mêle tant est si bien que parfois on sort totalement des intrigues principales qui, d'ailleurs, n'en sont pas vraiment.
On nage au final dans le burlesque, le vaudeville, le théâtre de boulevard, sans véritablement pouvoir s'attacher aux (trop nombreux) personnages ni avoir le temps de leur trouver des excuses ou des circonstances atténuantes. L'ensemble en devient parfois irrévérencieux de façon un peu forcée et souvent glauque, ne serait-ce que le personnage de Michel Blanc qui nous rejoue ici le névrosé qu'il semble aimer être (Grosse fatigue, un peu ?) et pour lequel aucune solution ne sera vraiment apportée.
Non, au final ça ne passe pas vraiment. Heureusement il y a quelques gags qui fonctionnent bien sporadiquement et que quelques acteurs sont plutôt bons (Charlotte Rampling en tête, toute en subtilité), mais d'autres semblent clairement à côté et certaines situations clairement de trop (toute l'histoire autour de la fille en virée à Chicago avec l'employé de son père en amant, d'une lourdeur sans nom jusqu'à la conclusion de l'intrigue autour de ce dernier personnage qui prend tout dans la gueule de A à Z sans broncher... quand j'ai dit que c'était glauque).
Bref, le genre de comédie française qui me saoule vite, sans atteindre bien évidemment le ras des pâquerettes des Aladin & cie (même si on peut parfois se poser des questions sur la façon dont sont traitées les femmes dans cette fiction, mais bon passons). Je passe donc mon tour, et ce même si on me dit que sa suite vaut le coup. Je la verrai certainement plus tard, à l'occasion, mais je préfère réserver mon temps cinématographique à d'autres films qui s'annoncent plus intéressants en cette fin d'année.