A l'heure où sort le nouveau film de Michel Blanc ("Voyez comme on danse"), une sorte de séquelle du précédent 16 ans plus tard, intéressons nous justement à ce premier volet, intitulé "Embrassez qui vous voudrez".
Les comédies de mœurs font rarement de très grands films, mais en général on les revoit avec plaisir : les années passant, on se replonge ainsi avec nostalgie dans une période révolue - ici le début des années 2000. Certes, il s'agit d'une époque assez récente, et la patine est encore peu marquée, mais on relève ici ou là quelques détails symptomatiques de l'air du temps (et cela ne fera évidemment que s'accentuer avec les années).
Outre son écriture parfois inspirée (adaptation du romancier anglais Joseph Connelly), ce récit choral signé Michel Blanc a pour lui son rythme soutenu et son (très) grand panel de personnages, du coup impossible de s'ennuyer.
Les saynètes drolatiques s'enchaînent, plus ou moins grinçantes ou douces-amères, et on sourit bien souvent devant les petits travers de nos contemporains, auxquels on finit par s'attacher grâce aux comédiens.
Blanc réunit en effet un casting impressionnant, de Charlotte Rampling à un très jeune Gaspard Ulliel, en passant par Karin Viard, Jacques Dutronc ou Denis Podalydès, et la plupart d'entre eux se montrent à leur avantage.
Finalement le segment le moins drôle est d'assez loin celui du personnage de jaloux pathologique que s'octroie Michel Blanc, au comportement caricatural et redondant.
A l'arrivée, je ne m'attendais pas à suivre cette légère comédie estivale avec autant de plaisir, même si certains trouveront la mécanique un peu creuse, et l'ensemble assez artificiel.