N'importe quoi !

Manitas, baron narcotrafiquant cruel, violent, riche et méga puissant se sent femme. Il décide de changer de sexe et confie l'organisation de sa transition (qui sera en fait une disparition) à une avocate Rita qui semble condamner à écrire des plaidoiries pour les pontes de son cabinet qui défendent des connards (le film s'ouvre sur la défense d'un mec qui a tué sa femme). Devenue riche grâce à ce job pour l'ex-narco nouvelle bizness woman, elle la recroise à Londres 4 ans plus tard. Celle qui est devenue Emilia Perez lui demande de ramener ses enfants qu'elles avaient planqué en Suisse au moment de la transition, faisant croire à une mort. De retour au Mexique cette étrange famille (Emilia Perez en fausse tante, ses enfants, la mère de ses enfant qui ne se rend compte de rien (sic) et l'avocate) vit dans le luxe. Emilia et Rita montent alors une ONG pour aider les familles de disparus, victimes des narcos, histoire de se racheter de ce passé trouble. Pendant ce temps, la mère des enfants (l'ex femme de Manitas) s'éprend d'un ancien voyou proche du narco trafiquant...

Bon, c'est n'importe quoi, il y a rien qui va dans le scénario et dans les personnages. On ne croit à rien. La grosse blague du Pablo Escobar qui change d'identité ne sert pas la cause trans' et ce traitement de la transidentité peut même être problématique. La vie de l'avocate n'a absolument pas de profondeur (elle semble avoir une mère au début mais elle disparait), elle continue sa carrière pendant une ellipse se de 4 ans après la transition mais ça n'a semble-t-il pas vraiment d'importance, tout est gommé quand Emilia revient. Et puis il y a aussi la fin: on se croirait dans un vulgaire film d'action américain avec fusillade, course poursuite et explosions. Bref, je le redis c'est n'importe quoi.

Après, les comédiennes défoncent tout, coeur sur Zoe Saldana qui interprète l'avocate, notamment sur les parties dansées et rappées qui sembleraient offrir au personnage de prendre le dessus, d'elle aussi de se révéler, de se venger etc... mais Audiard ne creuse pas ce coté là malheureusement. Le perso semble étouffer. Il est vrai que la réal' est réussie, les images sont hyper belles, les parties "comédie musicale" sont astucieuses, s'inscrivent bien dans les scènes, la zique est bien (par Camille notamment), mais faut quand même kiffer les comédies musicales.

Alors évidemment, Audiard, en vieux parrain du cinéma français est encensé "au sommet de son art" et c'est vrai qu'il il est bon pour filmer mais on ne comprend pas vraiment ce qu'il veut défendre et j'ai du mal à capter pourquoi ce vieux réalisateur boomer s'entête à vouloir se la jouer à la page sur des thématiques woke, qu'il ne sert pas au final. A moins que ce soit justement son but ?