Superficial

La qualité douteuse de certaines scènes de comédie musicale a été bien commentée. Je note quand même que quelques unes sont très belles, dont celle avec les ministres sur les tables. Le clip de la Fama, le duo de chanteurs stars en moins.

Le problème du film, c'est le scénario et le fond. Ce chef de cartel n'a jamais été introduit. Et on serait sensé croire à sa reconversion ? Et puis ce cliché "il veut se repentir, rejeter son rôle d'homme le plus violent du Mexique pour devenir une femme et enfin faire le bien dans une ONG", sérieux ? J'ai eu l'impression pendant tout le film que la cause trans valait bien mieux.

Ainsi, impossible pour moi de s'identifier une minute à ce héros passant de l'homme le plus détesté du pays à mère Theresa... Parce qu'il aide les famille des 100 000 disparus mexicains à... retrouver les corps.

Oui, vous avez bien lu : plutôt qu'aider une quelconque autorité à luter contre le trafic dont il connait tous les rouages et la moitié des noms, il aide à retrouver les corps en filant de l'argent aux criminels en prison. La critique faite de la corruption institutionnelle est du niveau CP ou plutôt du niveau complo : "tous pourris".

Donc : le réalisateur nous demande de nous identifier à ce personnage et sa pauvre famille qui pleure sa disparition factice depuis... La suisse, dans une villa sur le lac Léman avec leurs 15 servantes.

Bientôt la suite du film avec Émilie Martin : Bernard Arnaud veut devenir femme et va au passage devenir Sainte Emilie qui lutte contre les méfaits de Bernard en créant des musées pour riches dans des villes de riches grâce aux réductions d'impôt. Révolutionnaire.

Difficile de ne pas voir dans ce film l'apogée de l'individualisme. Moi, moi, moi. Même dans l'ONG qui occupe la moitié du film, il n'y a que 2 stars et le reste, inconnu. Aucun drame familial n'est vraiment mise en lumière, si ce n'est une trop longue blague sur la femme qui ne vient pas pleurer son mari disparu mais le tuer.

C'est vrai que le film est beau. Visuellement, c'est un clip musical. Entre ces scènes, des pubs pour parfum se prennent pour des dialogues progressistes.