La caméra comme jouet
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Un film en tout point magique, d'une insolente et médusante beauté... Nobuhiko Obayashi livre une pièce maîtresse du cinéma d'avant-garde japonais des années 60, éventuel poème filmique s'affichant comme un pendant expérimental du cinéma de la Nouvelle Vague française. De format moyen le métrage nous entraîne dans une bluette mâtinée de mort et de passion à travers laquelle Obayashi explore toutes les possibilités du montage et du mouvement.
Purement cinémato-graphique ( au sens d'authentique "mouvement de l'écriture" ) Emotion fait l'effet d'un remarquable kaléidoscope rapprochant, désarticulant et cumulant pléthore d'images tout à fait saisissantes. Peu ou prou explicables les quarante minutes dudit poème font mine d'adopter la forme du conte surréaliste au coeur duquel les fantômes du cinéma de l’expressionnisme semblent parfois naviguer...
Chatoyant, peuplé de musiques en tout genre ( free-jazz, sonorités issues d'une curieuse guimbarde, morceaux populaires...) et complètement renversant sur le plan graphique, l'ensemble altère les durées et les cadences avec une virtuosité peu égalée pour l'époque ( le réalisateur n'hésite pas à passer du slow-motion au time-lapse, entre autres choses...). Nous ayant récemment quitté l'auteur de ce édifiant Emotion laisse derrière lui une Oeuvre visuellement stupéfiante, pleine de promesses et de qualités tenues. Il est temps de re-plonger à corps perdu dans cette belle gueule de cinéma qu'est celui de Nobuhiko Obayashi. Magistral !
Créée
le 17 juin 2020
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