Emprise
6.6
Emprise

Film de Bill Paxton (2001)

Voilà un film qui connait son potentiel mais qui a aussi très rapidement conscience de ses limites. Afin de les contrecarrer, Bill Paxton mise sur plusieurs twists qui parviennent à secouer le spectateur à la fin du film. Et, bien heureusement, car, dès l’ouverture de celui-ci, on comprend bien qu’on nous trimballe. Et étant donné que ce coup-là on nous l’a déjà fait cinquante fois, on peut trouver la promenade un peu longue. C’est le principal défaut de ce film. Toute la partie flashback, si elle est plutôt bien amenée, semble s’étirer en longueur car elle porte en elle un procédé dont on n’est pas dupe. Mais pourquoi nous trimballer autant de temps alors que la musique on la connait ? Parce qu’en fait, on a mal jugé la partition… La fin, sans la dévoiler, nous remet ainsi gentiment à notre place et ouvre des perspectives bien plus singulières pour la lecture du récit. Autrement dit, et on le comprend très vite quand les révélations tombent, il sera nécessaire de revoir ce film pour en apprécier toutes les subtilités.


Porté par son joli trio de comédiens (Bill Paxton, Matthew McConaughey, Powers Boothe) mais aussi ses deux jeunes acteurs, le résultat se révèle particulièrement convaincant, les personnages qu’ils interprètent ne manquant pas de facettes à révéler. Avec ses tons ternes, ses scènes nocturnes et son Texas une nouvelle fois désaxé, le film détient une atmosphère sombre et glauque qui fonctionne à merveille. Entre tension psychologique, mystère et suspense, l’ensemble, s’il manque parfois d’originalité dans son traitement, est parfaitement maîtrisé. On plonge volontiers dans cette descente aux enfers qui entraîne tout spectateur qui aime ce genre de récits tarabiscotés.


S’il ne révolutionne pas le genre, loin de là, et s’il ne vaut pas les éloges de Sam Raimi ou de James Cameron qui sont davantage des outils de marketing, Emprise remplit le cahier des charges. Avec ce qu’il faut d’originalité, il parvient à renverser la table, brisant avec habileté la frontière entre thriller, vigilante et fantastique. Dommage que ce soit dans sa dernière ligne droite et qu’il entretienne tout le reste du temps durant une impression de déjà vu.


Play-It-Again-Seb
7

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le 7 oct. 2023

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PIAS

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