Peut-être En amont du fleuve se veut-il doux et contemplatif, mais c'est antinomique avec le sujet qu'il développe. Si la relation que deux frères tentent de construire passe assez bien avec une ambiance un peu vacancière, on finira par questionner la lenteur du développement. Un scepticisme confirmé par une conclusion qui sollicite tout à coup qu'on suspende notre incrédulité pour croire à une intrigue politico-militaire qui n'est dans la continuité de rien. Si l'idée était de rappeler que la banalité du quotidien peut dissimuler un certain chaos humain, c'est fait brutalement et ça ne laisse aucune impression positive. Le fait d'avoir pris les paysages croates comme toile de fond aurait au moins pu laisser un bon souvenir esthétique, mais ici ça passe plutôt (compte tenu du contexte historique yougoslave) pour un prétexte pour y faire une histoire de violence. Pas fou.