Adapté du roman éponyme et à succès, En attendant Bojangles, réalisé par Régis Roinsard, est plutôt fidèle au livre, tentant de mettre des étoiles dans les yeux dans sa première partie avant de glisser progressivement vers le drame. Sans être trop radical, il n'est pas faux de dire que le cinéaste, auquel on doit notamment Populaire, se loupe avec fracas tant dans le registre de la légèreté que dans celui de la gravité. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette œuvre ultra romanesque qui devrait au moins nous emporter par sa fantaisie dans une bonne moitié du film. Et si ce n'est pas le scénario qui est en cause, alors c'est forcément la mise en scène, jamais à la hauteur, et incapable de nous amuser puis de nous émouvoir, comme si tout ceci n'était qu'une collection de saynètes où les sentiments sont forcés, sans réussir à toucher la corde sensible. Romain Duris et Virginie Efira ont beau y mettre du leur, et on ne leur reprochera rien, il n'y a pas moyen de s'enthousiasmer pour cette histoire dans laquelle le pauvre Grégory Gadebois, souvent génial par ailleurs, n'a qu'un rôle secondaire et strictement décoratif. Même s'il n'était pas parfait, le roman valait par son panache et une description de la folie pas si douce. Le film, lui, tombe assez souvent à plat, comme si Roinsard n'avait pas su comment retranscrire son atmosphère à l'écran sans trahir son essence originelle.