‘En attendant Bojangles’ est un plantage total où tout est raté. 2021 était une mauvaise année pour Virginie Effira (‘Benedetta’ de Paul Verhoeven, ‘Lui’ de Guillaume Canet) ainsi que pour Romain Duris (le pompier ‘Eiffel’ de Martin Bourboulon). Leur cru 2022 ne s’annonce pas meilleur car ‘En attendant Bojangles’ est un pensum, est une vraie piquette.
Le récit raconte l'histoire d'une famille peu ordinaire, un père retraité (Duris) et déjà écrivain, une mère (Effira) très passionnée un peu folle, et un enfant charmant. L'appartement héberge également Mademoiselle Superfétatoire, une grue demoiselle de Numidie, et par intermittences le sénateur L'Ordure Ménagère (Gregory Gadebois). Dans cet univers chacun invente des histoires, détourne les formules courantes. Personne n'ouvre le courrier. Et Mr. Bojangles est le morceau de musique fétiche de la mère, dans l'interprétation de Nina Simone.
Le film se scinde en deux parties. La première partie est une pure comédie, la seconde est un drame. Hélas, les deux parties sont totalement ratées. Car la comédie est en surrégime. Aucune pause, aucun creux. Tout va à deux cent à l’heure et c’est proprement insupportable. Il n’y a jamais d’arrêt, de baisses de tensions. Tout est au même niveau et en conséquence, aucune scène n’est mise en valeur. Pour le drame, c’est exactement pareil. Le film s’enfonce alors dans un puit sans fond de pathos et de larmes, ça ne s’arrête jamais. Et je ne parle même pas des plans complaisants sur le gamin en pleur.
Face à cette mise en scène au galop, les acteurs en font des tonnes et sont exécrablement mauvais. Dans la première partie, Duris joue une sorte de sous-Belmondo des films de Philippe de Broca et Virginie Effira joue les fofolles sottes. Et ça ne s’arrangera pas dans la partie dramatique. Les scènes qu’ils ont à jouer sont consternantes. Comme quand le couples se balade nu dans la rue.
Le film se voudrait poétique, fantaisiste. Mais hélas, son esthétique est plombé par le budget sans doute pharaonique du film. L’équipe technique du film a multiplié les décors, les costumes, les accessoires. Cela confère une boursouflure au film. Tout est vraiment too much. Et finalement, il n’y a aucune inventivité.
Bref, ce film est un total four. Tout est lourd, ennuyeux. On ne rit jamais, et l’émotion ne vient pas.