Quelle surprise... Je m'attendais à voir un film moyen, au vu de la note générale... Erreur. Passer à côté d'une pépite comme celle là, c'est un peu le drame du cinéma français. Pour moi, ce film donne au cinéma toutes ses lettres de noblesse: une histoire poignante, un éloge sublime et tragique de la folie, un thème si compliqué à aborder sans légèreté, et traduit ici avec poésie. Parce que le film ne traite pas seulement des méandres de la bipolarité, sa violence, son imprévisibilité... Il tente aussi le défi de questionner la définition de l'amour et son équilibre qui permet d'accéder au bonheur: pile entre la raison, le réel que l'on veut fuir (les tonnes de courriers non ouverts) et le monde des rêves, des fantasmes, de l'inconscience, le champagne à volonté, les châteaux en Espagne, qui d'un claquement de doigts peuvent rendre réels des proverbes. Cette quête philosophale, qui contient autant de beauté que de tragique, est portée par une performance du couple Effira/ Duris, qui à travers leurs personnages, que tout oppose, sauf un amour irrationnel, vont relever le défi de cet équilibre sensible, précaire, intense, dangereux, et qui font pourtant de l'existence ce qu'elle devrait être dans un monde parfois tragiquement banal: une folie douce...