j'hésite, pour caractériser ce film, entre deux adjectifs: carnavalesque et outrancier. Carnavalesque car, sous des dehors esthétiques, scénaristiques, le cinéaste se perd dans de délirantes scènes, jouées par des acteurs parfois excessifs et caricaturaux (je pense à la vieille moche qui tient lieu d'infâme bourgeoise machiavélique). L'histoire part pourtant d'un bon principe (l'intention est bonne comme on dit): la nécessaire lutte des classes, quelles que soient les circonstances, surtout en temps de crise - sociétale ou écologique- comme c'est le cas dans le film. Mais le résultat est double. D'une part, la tension est de mise, les actions s'enchaînant avec énergie, et de l'autre des situations loufoques, inattendues, insolites, mais pas toujours pertinentes. Enfin, je parlais d'outrance, car les scènes macabres de tortures ou de tueries (je pense à la scène du bras congelé ou du massacre des pseudo ninjas)... scènes qui, en plus de leur gratuité dans l'intrigue, sont d'une violence inouïe, le cinéaste prenant un malin plaisir (à la limite malsain) à montrer plus que de raison. Pourtant, nombreuses sont les scènes où l'esthétisme est mis en oeuvre avec précaution, où le comique est subtilement mêlé à l'horreur de la situation, de sorte que l'on ressent toute la puissance du cynisme voulu par le cinéaste. Mais ces très belles scènes se voient aussitôt annihilées par de grossières prestations et d'horribles séquences dignes des plus viles séries B. C'est dommage car l'on ressort ni trop déçu, ni réellement convaincu. Reste de très impressionnants effets spéciaux, même si l'on a du mal à croire qu'avec un froid pareil, les rails permettent toujours au train de circuler sans aucun problème à travers les contrées désertiques...