Au nom du père
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le 7 mars 2020
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Ca partait vraiment très très mal. Quelques choses qui frappent au début :
Le design est trèèèèès peu inspiré, on pouvait quand même attendre des graphismes plus originaux pour un tel univers, là c'est vraiment des personnages Disney bas de gamme et c'est très dommage. Quitte à inventer un univers, ce serait pas mal d'innover un peu sur le design de ses personnages.
On sait que ça va partir en quête initiatique vue et revue, l'exposition est insupportable. Ok, on a compris, Ian est l'archétype du peureux qui va apprendre à devenir courageux ; Barley est l'archétype de l'ado nerd dans son monde qui va apprendre à devenir adulte ; et les deux vont mettre de côté leurs conflits pour se battre ensemble.
Ca commence vraiment comme du propos de boomer adapté à un monde de magie : « gneugneugneu la technologie a détruit la magie c'était mieux avant, phone magic stick good »
J'avais très peur du propos sur le deuil et ces deux gamins qui veulent absolument récupérer un père qu'ils n'ont jamais connu, et j'ai beaucoup craint qu'on parte sur un message odieux à la Endgame (putain quelle purge) qui aurait tabassé toute réflexion pertinente et adulte sur le deuil.
Bref, la première demi-heure du film m'a profondément énervé, si bien que je ne pouvais m'empêcher de repérer le moindre défaut du film (notamment ce plan de la VF où Ian écrit un truc sur un carnet : ils ont conservé le plan original – où Ian forme des mots en anglais avec son stylo – mais le texte qui s'inscrit est en français DU COUP LE MOUVEMENT DU STYLO S'ACCORDE PAS AVEC CE QUI S'INSCRIT AAAAAAH).
Puis, une idée surprenante et excellente intervient dans le scénario lors de la première tentative de récupération du papa. Puis, petit-à-petit, le film devient par moments très amusant.
On reste en effet sur une intrigue ultra classique de quête initiatique, mais le propos sur le deuil finit par tendre vers le bon sens (et heureusement parce que quand on a pondu Coco trois ans avant ce serait dommage de se planter si bêtement). Et le propos boomer se nuance, donnant plus un message du type que la magie et la technologie devraient cohabiter et qu'on devrait surtout réfléchir à l'utilité et au besoin qu'on en a pour déterminer la place qu'on leur fait dans nos vies... Bref, tout cela est beaucoup plus nuancé, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça ne tente plus de prendre les enfants pour des cons. Scénaristiquement parlant, on va utiliser à balle de fusils de Tchekov, si bien que ça peut finir par devenir un peu lourd.
Et on finira même avec quelques beaux moments touchants, comme Pixar sait en faire ;
Bref, accrochez-vous, vous serez surpris de pouvoir finalement passer un plutôt bon moment. C'est un film maladroit, mais en fin de compte sympathique.
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le 10 mars 2020
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